3 février 2014 : Grand messe à la maison de la Mutualité à Paris. Le Président François Hollande annonce en personne le lancement du 3e plan cancer 2014-2019, abondé à hauteur de 1,45 milliard d’euros dont la moitié finance de nouvelles mesures.
Inspiré des travaux du Pr Jean-Paul Vernant, le plan met l’accent sur la réduction des inégalités sociales de santé et s’articule autour de 4 axes : guérir plus de malades, soutenir la recherche, mieux prévenir, et accompagner l’après cancer. Il généralise le dépistage, pris en charge avec les examens complémentaires à 100 % (échographie mammaire après mammographie suspecte), sans avance de frais. Contre le cancer du col de l’utérus, le plan prévoit des frottis tous les trois ans avec comme objectif un taux de couverture de 80 %.
Dossier communicant en cancérologie pour tous les patients
Pour renforcer l’égalité dans l’accès aux traitements, les délais pour obtenir un examen par IRM, en théorie de 27 jours, ne devront plus dépasser 20 jours et des indicateurs seront publiés sur un futur site national d’information en santé. La médecine de parcours doit s’imposer : fin 2015, tous les malades devraient avoir un dossier communicant de cancérologie.
En recherche, la génétique et les thérapies ciblées sont encouragées. Le nombre de patients intégrés aux essais cliniques devrait doubler en 5 ans, et un programme de séquençage à haut débit de l’ensemble des cancers sera lancé, sur une enveloppe de 60 millions d’euros.
En terme de prévention, François Hollande anticipe le programme national de réduction du tabagisme, présenté 6 mois plus tard par Marisol Touraine, et promet des actions contre la consommation d’alcool chez les mineurs, les risques des rayonnements ultra-violets et les cancers professionnels.
Enfin une batterie de mesures concerne l’après : programme personnalisé, sensibilisation des entreprises, droit à l’oubli dans l’accès au crédit, généralisation des actes de reconstruction mammaire ou dentaire, avec l’obligation pour chaque région d’avoir une offfre de chirurgie réparatrice accessible sans frais.
Le consensus a été quasi unanime sur les objectifs. Le Pr Vernant soulignait la nécessité d’avoir des indicateurs pour évaluer le 2e plan tandis que le Pr Jacqueline Godet (Ligue contre le cancer) regrettait des imprécisions sur le pilotage. La Fédération Unicancer déclarait quant à elle, vouloir rester vigilante sur le financement des innovations.
Le paquet neutre fait un tabac
Marisol Touraine dévoile le 25 septembre le programme national de réduction du tabagisme (PNRT) 2014-2019. En Février, François Hollande reconnaissait l’échec des politiques françaises : « alors que le 2e plan cancer s’était fixé comme objectif une baisse de la prévalence du tabac de 30 à 20 % de la population, ce taux atteint aujourd’hui 33 % ». L’ambition est désormais de réduire de 10 % le nombre de fumeurs d’ici 5 ans et de descendre sous la barre des 20 % de fumeurs en 10 ans.
Ciblant en priorité les jeunes, le PNRT introduit le paquet neutre (qui passera dans la loi de santé), interdit la publicité des produits du tabac dans les lieux de vente et les arômes. Il sanctionne le fait de fumer en voiture en présence d’enfant de moins de 12 ans et dans les espaces publics de jeux. La cigarette électronique est bannie des lieux accueillant des enfants, dans les transports et au travail.
Pour aider les fumeurs à se sevrer, le forfait passe de 50 à 150 euros pour les 20 à 30 ans, les bénéficiaires de la CMU, et les malades d’un cancer. Des items relatifs à la réduction du tabagisme intègrent la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP).
Enfin l’industrie du tabac est mise à contribution, via un fonds dédié aux actions de lutte contre le tabagisme. Le plan est plébiscité, « il est audacieux, courageux, global », réagit Yves Bur (Alliance contre le Tabac), et témoigne « d’une volonté politique, pas seulement d’un affichage », selon Albert Hirsch (Ligue contre le cancer).
Un plan pour un trio de maladies neurodégénératives
L’annonce du plan Maladies neurodégénératives 2014-2019 a été plusieurs fois reportée et précédée des doléances des associations, soucieuses que les spécificités de l’Alzheimer, du Parkinson et de la sclérose en plaque (SEP) ne soient pas dissolues. Cette fois, ni président de la République ni ministre de la Santé pour le présenter au grand public mais un dossier de presse vantant la démarche transversale, censée « créer davantage de synergie et de rassemblement autour de la problématique de la protection neuronale ».
Le plan et ses 96 mesures s’articulent autour de trois grandes priorités : l’amélioration du diagnostic et la prise en charge des malades, celle de leur qualité de vie (budgétées à hauteur de 270 millions d’euros) et la recherche (200 millions). Ce plan renforce la coordination entre médecin traitant et neurologue avec la création de centres experts (24 pour la SEP, 25 pour le Parkinson, 100 Maia) et l’éducation thérapeutique,élargie aux aidants.
L’accompagnement à domicile est soutenu grâce à la création de 74 équipes spécialisées Alzheimer, dont le modèle sera expérimenté pour les autres maladies, et le développement des plateformes d’accompagnement et de répit.
Le plan confie à l’Institut thématique multi-organismes ITMO-NNP de l’Alliance Aviesan la tâche de développer la recherche et la coopération internationale pour mieux comprendre ces maladies.
Le comité de suivi est présidé par le Pr Michel Clanet, secondé par le Pr Joël Ankri. « Le financement n’est pas à la hauteur des ambitions », a déclaré Marie-Odile Desana, présidente de France Alzheimer, regrettant l’enveloppe de 1,2 milliard du 2e plan.
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