L’association de patients France Côlon lance de mai à octobre prochain une enquête nationale sur le vécu et les attentes des malades atteints de cette pathologie qui touche plus de 40 000 nouvelles personnes chaque année en France.
Le cancer colorectal est, tous sexes confondus, le troisième cancer le plus fréquent en France après ceux de la prostate et du sein. En 2012, 42 152 nouveaux cas estimés ont été recensés et 17 722 personnes sont décédées des suites de cette pathologie qui s’inscrit au deuxième rang des cancers les plus mortels, derrière celui du poumon.
Il touche principalement les plus de 50 ans et les personnes présentant des facteurs de risques spécifiques comme des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), des antécédents familiaux ou encore un surpoids, une tabagie, une consommation excessive d’alcool ou une alimentation riche en viande rouge et en charcuterie.
Un cancer méconnu et tabou
Jean-Louis Bertou, fondateur en 2012 de l’association France-Côlon, justifie la création de cette structure unique en France par la nécessité de communiquer sur des problématiques qui constituent à l’heure actuelle des freins à une meilleure prise en charge de cette maladie : « Le cancer colorectal est une pathologie dont les patients ont souvent du mal à parler autour d’eux et pour laquelle on observe une réelle méconnaissance du vécu au quotidien ».
Des difficultés qui perdurent au-delà du diagnostic de guérison comme l’explique Dominique Perriot, ancien malade devenu patient-expert au sein de France-Côlon : « Le fait que cette maladie touche à l’intimité rend la communication difficile. Il est fondamental d’accompagner le patient pendant son traitement, mais également après sa guérison pour l’aider à surmonter les complications gastriques qui peuvent survenir après le traitement. »
Consciente de ces difficultés, l’association lance de mai à octobre une enquête nationale auprès des patients atteints d’un cancer colorectal qui sera diffusée dans tous les services de gastroentérologie et accessible en ligne sur le site de l’association : www.association-france-colon.fr. L’objectif est de recueillir un millier de témoignages afin de mieux évaluer le vécu et les attentes des patients et d’ainsi ouvrir des pistes d’amélioration à une meilleure prise en charge.
Deux personnes de plus de 50 ans sur trois ne se font pas dépister
Si l’étude IFOP commandée en avril dernier par l’association révèle que 95 % des Français connaissent cette maladie et pensent à raison qu’elle se soigne (90 %) et se dépiste facilement (86 %), « le dépistage organisé reste encore insuffisamment pratiqué », rappelle J. L. Bertou. Malgré un taux de guérison de l’ordre de 95 % en cas de détection précoce, plus des deux tiers des personnes de plus de 50 ans n’effectuent pas le test de dépistage gratuit préconisé tous les 2 ans par l’Assurance-maladie.
Un constat que relève également le Pr Christophe Tournigand, chef du service d’oncologie médicale à l’Hôpital Henri Mondor de Créteil : « En deçà d’un seuil de 50 à 60 % de personnes qui adhèrent au dépistage organisé, l’efficacité du dispositif est certes individuellement effective, mais peu probante en termes de santé publique ». L’une des solutions pour augmenter l’observance au dépistage pourrait être le nouveau test immunologique plus pratique (un prélèvement au lieu de trois) et 2 à 2,5 fois plus efficace dont de très nombreux spécialistes attendent impatiemment la mise en place en France après plusieurs années d’attente.
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