Une analyse du parcours de soins hospitalier des 52 000 patients passés dans un des 734 services d'urgences français entre le 11 et le 12 juin 2013 démontre que les petits hôpitaux ont davantage de facilité à trouver un lit disponible pour les personnes hospitalisées que les gros établissements.
Établi par une étude de la DREES (ministère de la Santé), ce constat détonne à l'heure ou la réforme des groupements hospitaliers de territoire (GHT) favorise la concentration du parc hospitalier selon une logique de gradation des soins. L'étude montre également la difficulté pour les professionnels de santé de maîtriser les flux de patients et d'améliorer la distribution des lits selon la nature de la pathologie de chaque personne prise en charge dans un service d'urgence.
Si une place est disponible dans le premier service appelé par les urgentistes pour huit patients sur dix hospitalisés, la donne se complique dans les établissements de forte affluence – qui reçoivent au moins 80 patients par jour aux urgences. Dans ce cas de figure, pour un tiers des patients âgés de plus de 85 ans, il faudra plusieurs coups de fil à l'urgentiste pour parvenir à trouver un lit. Ce pourcentage chute à 8 % dans les hôpitaux où les urgences enregistrent moins de 40 patients par jour.
Surspécialisation des lits
L'enquête s'intéresse aussi à la distribution des lits hospitaliers après un passage aux urgences. Là encore, la DREES constate des couacs : 14 % des patients hospitalisés dans l'hôpital où ils ont effectué leur passage aux urgences ne sont pas dirigés dans le service jugé adapté à leur pathologie (contre 7 % dans les cliniques). Ce pourcentage grimpe à 38 % dès que le personnel doit faire le tour de plusieurs services pour trouver un lit.
Les enquêteurs tempèrent un peu ce constat en évoquant la plus grande diversité de la patientèle du secteur public hospitalier. De plus, la surspécialisation des lits dans les grands hôpitaux « renforce la difficile adéquation entre les lits disponibles et les pathologies des patients dans les centres hospitaliers universitaires », de même que le taux d'occupation des lits plus important, précise la DREES.
Le jour de l'enquête, 12 % des patients ont été hospitalisés dans un autre établissement que celui où ils sont passés aux urgences. Parmi eux, près de la moitié des patients de plus de 75 ans ont été transférés faute de lit d'aval disponible. C'est plus que pour défaut de plateau technique (42 %). Ce résultat révèle aussi la difficulté des urgentistes à hospitaliser les patients les plus fragiles.
Reste la question des hospitalisations à la volée dans des lits non-conventionnels. Le jour de l'enquête, 160 patients passés aux urgences se sont retrouvés sur un lit supplémentaire ou sur un brancard. Ce recours « marginal » à une hospitalisation de fortune représente moins d'1 % des patients hospitalisés.
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