La justice norvégienne a donné raison ce mercredi à Anders Behring Breivik qui purge depuis août 2012 une peine de 21 ans de prison pour avoir tué 77 personnes, en condamnant l'État pour traitement « inhumain » comme le demandait l'extrémiste de droite, maintenu à l'isolement depuis près de cinq ans.
Breivik qui était maintenu à l'isolement depuis près de cinq ans demandait la levée des restrictions.
Conséquences de l'isolement sur la santé ?
Pendant le procès civil qui s'est tenu du 15 au 18 mars dans la prison de Skien (sud), où il est détenu sous un régime de très haute sécurité, Breivik avait affirmé que l'isolement carcéral nuisait à sa santé, évoquant notamment des maux de tête et des troubles de la concentration. « Depuis cinq ans, l'État essaie de me tuer, avait-il affirmé. Je ne crois pas que beaucoup auraient réussi à survivre aussi longtemps que je l'ai fait. »
Aucun des professionnels - médecins, psychiatre, personnel pénitentiaire - qui l'ont observé en prison n'a dit avoir relevé d'altération grave de sa condition physique ou mentale. Selon différents témoignages, il dispose à Skien, d'une télévision avec lecteur DVD, d'une Playstation, d'une machine à écrire, d'appareils de musculation, de livres et de journaux répartis dans trois cellules de vie, d'études et d'exercices physiques.
Les juges ont donné raison au détenu. « L'interdiction des traitements inhumains et dégradants représente une valeur fondamentale dans une société démocratique. Cela vaut aussi pour le traitement de terroristes et d'assassins », estime dans le jugement du tribunal d'Oslo. La Cour est arrivée à la conclusion « que le régime carcéral implique un traitement inhumain de Breivik », en violation de la Convention européenne des droits de l'homme.
Des frais judiciaires en faveur du détenu
Le tribunal a en revanche débouté Breivik concernant le second aspect de sa plainte portant sur ses échanges avec l'extérieur, un domaine couvert par une autre disposition de la Convention. L'extrémiste de 37 ans, qui s'affiche désormais comme ouvertement néo-nazi, demandait la levée des restrictions sur son courrier et sur ses visites pour pouvoir correspondre avec des sympathisants.
Le verdict de mercredi devrait obliger les autorités pénitentiaires à alléger son régime carcéral. Estimant avoir obtenu gain de cause sur « l'essentiel », l'avocat ystein Storrvik a indiqué qu'il ne ferait pas appel. L'État va étudier le jugement avant de prendre position, a dit son représentant Marius Emberland, qui s'est déclaré « surpris » par le verdict.
L'État a été condamné à payer les frais judiciaires de Breivik, soit près de 331 000 NOK (35 850 euros).
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