Recommandations

Bronchiolite, consensus sur l’importance de l’alimentation

Publié le 29/09/2017
Article réservé aux abonnés
Comme ses cousines européennes les futures recommandations françaises sur la bronchiolite devraient mettre l’accent sur la valeur pronostique de la dénutrition.
Bronchiolite, consensus sur l’importance de l’alimentation

Bronchiolite, consensus sur l’importance de l’alimentation
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Avec 13 recommandations en Europe sur la bronchiolite, les médecins peuvent avoir du mal à s’y retrouver. Si les recos peuvent différer sur la définition, les experts sont globalement d’accord sur les critères de sévérité : âge < 3 mois, prématurité, comorbidités, atopie, environnement défavorable (pas d’allaitement maternel, tabagisme passif, nombreux enfants dans l’entourage, faible niveau socio-économique). Présente dans seulement 30 % des cas, la fièvre n’est pas un marqueur de gravité. Même chose pour la toux qui peut perdurer pendant trois semaines.

Toutes les sociétés savantes insistent, en revanche sur l’importance de la déshydratation et de la dénutrition pour gérer la prise en charge.  « Une réduction des prises alimentaires de plus de 50 % au cours des dernières 24 h est le marqueur le plus fiable d’une hypoxie à moins de 95 % de SatO2 », insistait le
Pr Fabio Midulla (Rome) lors du congrès européen de pneumologie.  Une alimentation correcte est aussi un des critères de sortie de l’hôpital.

En revanche, les avis divergent sur le seuil de SatO2 décidant de l’hospitalisation. Certaines recommandations le fixaient à 90 %, mais ce chiffre peut méconnaître des formes graves.

Concernant le traitement, toutes les recos convergent pour assurer une nutrition et une hydratation correctes, l’oxygénothérapie si Sat02 < 92%, et des aspirations superficielles et peu fréquentes. Les corticoïdes et l’épinéphrine sont inutiles, les ß2 agonistes et la nébulisation de solutions salines hypertoniques n’ont, pour l’instant, pas vraiment fait leurs preuves. La kinésithérapie est délétère dans les formes sévères et sans impact sur la durée d’hospitalisation mais la pratique d’expirations lentes et douces améliorerait le confort de l’enfant.

Autant de points qui devraient être précisés dans les futures recos françaises attendues d’ici à la fin de l’année.
 

Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Le Généraliste: 2807