AFU 2022

Calculs urinaires et vitamine D : un risque pas seulement théorique ?

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Publié le 05/12/2022
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Crédit photo : STEVE GSCHMEISSNER/SPL/PHANIE;

Quelle est la responsabilité de la vitamine D dans la constitution des lithiases urinaires ?

À l’occasion du 116e Congrès français d’urologie (AFU, Paris, 16 au 19 novembre), le Pr Sandrine Lemoine (Hôpital Édouard-Herriot, Lyon) est revenue sur cette question récurrente. Globalement, « les résultats des études récentes restent conflictuels mais il semble tout de même ressortir que le calcitriol est plus élevé chez les patients lithiasiques », résume la spécialiste.

Pour rappel, la forme de stockage de la vitamine D (25-OH-cholécalciférol-calcidiol) est hydroxylée dans le rein en 1-25 (OH) 2D, également appelé calcitriol, la forme active. Le principal rôle de la vitamine D est d’augmenter la calcémie et la phosphatémie, via des actions sur le rein et les intestins en augmentant leur (ré-) absorption. « Or plus on absorbe de calcium, plus on aura une charge filtrée par le rein importante. Et qui dit potentielle augmentation de l’excrétion urinaire du calcium dit hypercalciurie, et donc facteur de risque de lithiase, d’où l’association théorique entre vitamine D et calculs calciques. »

Dans ce contexte, quid de l’impact des supplémentations en vitamine D sur le risque de calculs ? « On a l’impression qu’il existe une association entre calcitriol et calculs rénaux, mais les résultats sont contradictoires sur l’association entre supplémentation en vitamine D et calculs », reconnaît le Pr Lemoine, qui délivre toutefois trois conseils. À savoir : « ne pas être carencé en vitamine D mais ne pas trop supplémenter, contrôler la calci­urie des patients formant des calculs et faire attention aux compléments alimentaires, qui contiennent souvent beaucoup de vitamine D et qui, associés aux produits laitiers et autres consommations, peuvent se cumuler et être néfastes en cas de maladie lithiasique ». Le taux préconisé de 25-hydroxy vitamine D est de 75 nmol/L. On considère un individu carencé à moins de 25 nmol/L.


Source : lequotidiendumedecin.fr