Traitements inutiles, critères de gravité précisés : au cours de ces dernières décennies, les données de la littérature ont permis de balayer pas mal d’idées fausses sur la bronchiolite. À l’occasion du congrès de la SFP, le Pr Christophe Marguet (Rouen) a présenté l’état de l’art sur la prise en charge d’un premier épisode de bronchiolite en 2019.
Une compilation des recommandations internationales a conduit à préciser les marqueurs de gravité d’un épisode de bronchiolite. Une forme est dite grave si l’enfant présente un seul de ces symptômes : état général altéré ; fréquence respiratoire >70/mn ou respiration superficielle ; bradypnée (<30/mn) voire apnée ; utilisation des muscles accessoires marquée ; saturation en oxygène < 90 % ou cyanose, et enfin réduction importante ou refus de l’alimentation. La forme est dite modérée si l’état général n’est pas altéré, la fréquence respiratoire est entre 60 et 69/mn, l’utilisation des muscles accessoires modérée, la saturation en oxygène entre 90 % et 92 %, et l’alimentation réduite de 50 % sur trois prises consécutives. Hors de ces critères, la bronchiolite est dite légère. Les formes graves doivent être hospitalisées, ainsi que les formes modérées associées à un âge inférieur à six semaines (risque d’apnée), à une cardiopathie congénitale avec shunt, une pathologie respiratoire chronique sévère, une affection neuro-musculaire, un polyhandicap ou un déficit immunitaire. Un contexte économique ne permettant pas un retour à domicile sera également une indication d’hospitalisation.
La kiné écartée Sur le plan de la prise en charge, la médecine par les preuves dégage l’inefficacité de l’épinéphrine et du sérum salé hypertonique, ainsi que de l’azithromycine. Enfin, plusieurs études sur le nourrisson hospitalisé montrent qu’avec ou sans kinésithérapie respiratoire, le temps de récupération est identique.
Reste donc comme traitement des formes graves la mise sous monitoring du nourrisson, l’oxygénothérapie, l’apport hydrique et calorique et le support ventilatoire LHD. Pour les formes plus modérées, des apports alimentaires adaptés et une information des parents sur les critères de gravité sont préconisés.
Article précédent
Ados suicidaires, les signes qui doivent donner l’alerte
Ados suicidaires, les signes qui doivent donner l’alerte
Coup de balai sur la bronchiolite
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature