Le Généraliste Pourquoi la recertification, une idée évoquée depuis plus de 20 ans, n’a jamais été mise en place ?
Patrick Hassenteufel Cela tient aux syndicats de médecins libéraux et à leur refus de toute forme de contrôle externe des activités médicales. Cela dit, certaines choses ont bougé depuis 20 ans avec la FMC, devenue obligatoire, le rôle de la HAS… La recertification s’inscrit dans un contexte où il existe d’autres formes de labellisation des pratiques. Le fait que l’Ordre y soit favorable n’est pas un élément nouveau. Les jeunes sont plus favorables car cela peut être pour eux un élément de valorisation professionnelle et un moyen de diversifier leur carrière. Et l’enjeu des médecins à diplôme étranger peut aujourd'hui faire avancer les choses.
Comment expliquer les positions de ces interlocuteurs ?
P.H. Quand l’Ordre fait cette proposition, c’est également pour proposer qu’il en soit chargé. C’est un moyen de renforcer son rôle. Moins hostile que d’autres syndicats, MG France considère que cela relève du Collège de la médecine générale. D’autres organisations proposent que cela soit dévolu à des sociétés savantes. Il y a clairement des enjeux de pouvoir autour de la recertification car celui qui en sera chargé aura des moyens et une légitimité supplémentaires.
Pourquoi le gouvernement a-t-il repris cette proposition dans sa feuille de route ?
P.H. L’enjeu, pour le gouvernement, était la présence de représentants des médecins à la Grande conférence de santé. La participation de l’Ordre était un élément clé pour donner une véritable légitimité à l’événement. Il avait d’ailleurs une place très valorisée le 11 février. La recertification fait donc partie des éléments qui ont permis de garantir la participation, relativement consensuelle, de l’Ordre.
*Professeur de sciences politiques à l’université Versailles-Saint Quentin.
« Il y a aussi des enjeux de pouvoir »
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