Une vaste étude européenne menée entre 1996 et 2004, chez 4 004 patientes issues de 13 pays et 46 centres européens, a confirmé avec 15 années de recul la pertinence d’une radiothérapie des aires ganglionnaires en cas de cancer du sein avec atteinte des ganglions axillaires, ou de tumeur mammaire située du côté médial (près des ganglions du sternum). Cette étude présentée par le Pr Phillip Poortmans, chef du département de radiothérapie-oncologie de l’Institut Curie, a été mise en place suite à un essai publié en 1987 qui avait mis en évidence une mortalité accrue par maladies cardiaques, due à la radiothérapie. Or, les résultats à 15 ans montrent une baisse de la mortalité globale des patientes de 73,2 % à 70,8 %, ainsi qu’une diminution de la mortalité par cancer du sein (19,8 % vs 16 %, respectivement sans et avec radiothérapie des aires ganglionnaires ; p = 0,006) et du risque de rechute (27,1 % vs 24,5 % ; p = 0,024). De plus, « il n’y a pas d’augmentation de décès dus à l’apparition d’une deuxième tumeur, ou pour des raisons cardiovasculaires », précise le Pr Poortmans. Ces résultats confirment la pratique française qui avait poursuivi ce traitement même après les années 1980. « Depuis l’étude, la radiothérapie est plus optimale et les ganglions mieux ciblés, avec une dose bien moindre au niveau cardiaque », assure le Pr Poortmans.
Les premiers résultats d’une méta-analyse, réalisée chez plus de 14 000 patientes issues de 18 études différentes, ont également mis en évidence moins de métastases à distance et une survie prolongée. « Maintenant, nous allons évaluer les spécificités individuelles pour déterminer les patientes susceptibles d’en profiter ».
D’après un entretien avec le Pr Philipp Poortmans, Institut Curie (Paris)
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