Kinés, pharmaciens, infirmières : enthousiastes, les jeunes prêts à prendre du service

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Publié le 01/03/2018
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Avec les carabins (lire page 3), les étudiants des filières pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie et soins infirmiers devront réaliser un service sanitaire obligatoire. Même s'ils sont attentifs aux modalités, tous accueillent positivement la mise en place d'interventions et de messages de prévention, la possibilité d'acquérir de nouvelles compétences et de gagner en autonomie.

L'Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) se réjouit de l'introduction de ces stages. « La prévention bucco-dentaire est très importante dans notre cursus, nous attendons aujourd'hui d'être formés aux thématiques de l'addiction au tabac et à l'alcool car nous en parlons avec nos patients en consultation », témoigne Justine Seyrolle, 1ère vice-présidente de l'UNECD.

Chacun affiche déjà ses priorités. Pour les étudiants en pharmacie, la vaccination est considérée comme une thématique pertinente. « Il y a un vrai enjeu auprès de la population, il faut démêler le vrai du faux », souligne Jordan Challier, vice-président de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF).

Les futurs kinés misent en particulier sur la sensibilisation à l'activité physique. Les étudiants en soins infirmiers – qui bénéficient déjà d'une centaine d’heures de cours sur les soins préventifs en deuxième année – aspirent de leur côté à une diversification des terrains de stages dans les agences régionales de santé (ARS), ONG, associations et autres institutions de santé publique, bref « loin des services afin d'avoir une autre culture », explique Ludivine Gauthier, présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI).

Travailler ensemble plus tôt

Autre atout du service sanitaire : son caractère « interpro » qui séduit les jeunes. « C'est ce qu'il manque, confie Justine Seyrolle (UNECD). Avec le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles, apprendre à travailler ensemble plus tôt est intéressant ». Jordan Challier (ANEPF) abonde : « A aucun moment aujourd'hui on ne voit le rôle des autres au cours de nos cursus ».

Malgré l'enthousiasme a priori pour cette réforme, les jeunes seront vigilants sur sa mise en place, le suivi et l'évaluation des expérimentations en cours. Le service sanitaire ne devra pas être vécu comme une surcharge de travail dans des cursus déjà exigeants. Les craintes se cristallisent aussi sur l'accueil. « L'étudiant ne devra pas arriver sur un terrain où le nombre de tuteurs est insuffisant », met en garde Ludivine Gauthier.

S.M.

Source : Le Quotidien du médecin: 9644