La guerre de la toile

Publié le 17/05/2019
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Allodocteur.fr, rdvmedicaux.com, doctolib.fr, monrdv.com, keldoc.com*, docavenue.fr, prendre-mon-rdv.com... Comment s’y retrouver au milieu de la jungle de prestataires qui, en apparence, proposent le même service ?

Presque tous développent un agenda numérique avec l'objectif de limiter les rendez-vous non honorés. Pour se démarquer de leurs concurrents, les plateformes rivalisent d’ingéniosité et multiplient les services (aide administrative, permanence téléphonique, téléconsultation...). Avec un mot d’ordre : libérer les médecins de certaines tâches administratives chronophages.

Se démarquer avec d'autres services 

Doctolib, qui se présente comme le leader européen de la e-santé, commercialise un logiciel et des services pour améliorer l’efficacité organisationnelle des médecins. « Nous gérons 100 % de la prise de rendez-vous. L’agenda du médecin et celui en ligne sont les mêmes », explique Julien Méraud, directeur de la stratégie et des produits chez Doctolib. « Les médecins peuvent envoyer des consignes, des documents à remplir avant la consultation et les patients deviennent acteurs de leur santé en pouvant accéder à leur carnet de santé en ligne. »

Chez docavenue.fr, l’idée est d’offrir un écosystème de services complets. « Nous avons créé un assistant digital pour décharger les médecins des tâches administratives. (…) Les ordonnances peuvent être partagées avec la pharmacie, et le patient fait du click and collect », explique Jean-Baptiste Gamblin, directeur général adjoint de docavenue.fr. Tout est fait pour accompagner et renseigner le patient avec des articles sur des thématiques santé (vaccination, allaitement, grippe…), un guide des maladies et l'accès à la base médicamenteuse Claude Bernard.

Chez prendre-mon-rdv.com et agenda-en-ligne.com, les deux outils, l’un pour les patients, l’autre pour les professionnels, sont synchronisés. « Notre agenda médical partagé est né d’une collaboration très étroite avec les télésecrétariats et leurs clients médecins qui souhaitaient un outil performant leur permettant de gérer des agendas complexes et de gagner du temps », se souvient Julian Adelman, gérant de WZConseil, éditeur des deux produits. L’entreprise travaille avec 195 sociétés de télésecrétariat qui gèrent la prise d’appels et de messages qu’ils transfèrent à près de 3 500 médecins. « Nous avons prévu des garde-fous pour éviter les conflits d’agendas, explique Julian Adelman. Contrairement à de nombreuses plateformes concurrentes, nous avons fait le choix de ne pas proposer un annuaire de tous les professionnels médicaux de France, pour éviter la publication non souhaitée d’informations sur les médecins généralistes ainsi que le risque redouté par certains de détournement de patientèle. »

La structure allodocteur.fr propose, elle, une permanence téléphonique du lundi au samedi et se démarque en effectuant le travail de recherche de rendez-vous pour le compte du patient. « Nous sommes en quelque sorte une conciergerie. On confirme par SMS que la demande est prise en compte et on les recontacte dès qu’un rendez-vous est trouvé », explique Daniel Cabos, fondateur du site. En retour, les patients peuvent faire un don sur la plateforme, qui se rémunère essentiellement sur le secrétariat téléphonique traditionnel vendu 0,90 euros TTC l’appel.

Pour aller encore plus loin dans l’offre de services, certaines plateformes développent des applications de téléconsultation. Doctolib a d'ailleurs lancé son propre service en janvier dernier.

De 19 à 200 euros par mois

Pour la gestion de leur agenda numérique, la plupart des sites facturent aux médecins un abonnement mensuel, entre 19 et 200 euros, en fonction du service vendu. Chez Doctolib, l’abonnement mensuel est unique et de 129 euros sans engagement. Comme souvent, le support est gratuit et ce tarif comprend l'assistance du médecin dans la création et le paramétrage de son espace en ligne.

Chez docavenue.fr, les tarifs varient également en fonction du service acheté. Il en coûtera 200 euros au médecin s’il veut s’équiper du logiciel de gestion du cabinet MLM (Cegedim), en plus de l’agenda en ligne. Mais le site permet aussi de n’avoir recours qu’à l’agenda en ligne et à la prise de rendez-vous pour 49 euros ou encore d’avoir accès pour 59 euros à l’application de téléconsultation.

Chez agenda-en-ligne, l’offre est très souple : les médecins choisissent seulement le service dont ils ont besoin. Les tarifs varient de 19 à 69 euros, avec la possibilité de diriger les appels, au moment souhaité, vers une permanence téléphonique externalisée (télésecrétariat). Quant au tarif du télésecrétariat d’agenda-en-ligne.com, il dépend du volume d’appels et varie de 1 à 1,20 euro par appel.

* Keldoc est une solution du groupe Nehs, auquel appartient Le Généraliste.

V. A.

Source : lequotidiendumedecin.fr