Autre classe thérapeutique à l’honneur lors du congrès : les AOD. Dans l’étude Einstein Choice, la prise de rivaroxaban à 20 mg ou 10 mg réduit le risque de récidive de TVP sans augmenter le risque de saignement. Les 3 396 patients ont été randomisés après 6 à 12 mois d’un traitement anticoagulant pour recevoir du rivaroxaban 20 mg ou 10 mg versus aspirine 100 mg/jour.
Moins de récidives de TVP
À un an, les récidives thromboemboliques sont significativement diminuées sous rivaroxaban, avec 17 évènements parmi les 1 107 patients sous rivaroxaban 20 mg, 13/1 127 pour 10 mg et 50/1 131 sous aspirine, soit un HR respectivement de 0,34 et de 0,26 versus aspirine. Le taux de saignements est identique : 0,5 % pour le 20 mg, 0,4 % pour le 10 mg, 0,3 % pour l’aspirine.
Cette étude amène plusieurs remarques. Elle a été menée vs aspirine, qui, de toute façon, n’a pas d’indication dans la prévention du risque thrombo-embolique veineux. D’autre part, alors que classiquement en dehors des TVP/EP dont la cause persiste, la stratégie est d’arrêter le traitement anticoagulant, elle ne répond pas à la question de savoir s’il serait préférable de le continuer, ni combien de temps. « Cet essai confirme qu’une faible dose d’un anticoagulant réduit le risque thrombo-embolique, ce qui est logique. Mais que se passe-t-il lorsqu’on l’arrête après un an ? Est-il licite de poursuivre pendant des années un anticoagulant ? », s’interroge le Pr Hagège.
Une alternative à l’aspirine après SCA ?
Une autre étude menée sur le rivaroxaban, en association avec un inhibiteur de P2Y12 (clopidogrel ou ticagrelor) après un SCA, montre sa non-infériorité par rapport à l’aspirine.
Baptisé Gemini-ACS, cet essai a comparé, passé la phase aiguë du SCA, l’association d’un inhibiteur des P2Y12, à l’aspirine ou au rivaroxaban à 5 mg/jour.
Le taux de saignements cliniquement significatifs est à un an identique dans les deux groupes (74/1 518 patients sous aspirine et 80/1 519 sous rivaroxaban) ; on ne constate pas non plus de différence en ce qui concerne les évènements ischémiques, mais l’essai n’avait pas la puissance pour les mettre en évidence.
Le rivaroxaban à faible dose pourrait donc représenter une alternative à l’aspirine dans ce contexte, notamment lorsque l’aspirine ne peut être prescrite (allergie, par exemple)
Le rivaroxaban explore de nouveaux champs
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature