Le rivaroxaban explore de nouveaux champs

Publié le 07/04/2017
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Crédit photo : ZEPHYR/SPL/PHANIE

Autre classe thérapeutique à l’honneur lors du congrès : les AOD. Dans l’étude Einstein Choice, la prise de rivaroxaban à 20 mg ou 10 mg réduit le risque de récidive de TVP sans augmenter le risque de saignement. Les 3 396 patients ont été randomisés après 6 à 12 mois d’un traitement anticoagulant pour recevoir du rivaroxaban 20 mg ou 10 mg versus aspirine 100 mg/jour.

Moins de récidives de TVP

À un an, les récidives thromboemboliques sont significativement diminuées sous rivaroxaban, avec 17 évènements parmi les 1 107 patients sous rivaroxaban 20 mg, 13/1 127 pour 10 mg et 50/1 131 sous aspirine, soit un HR respectivement de 0,34 et de 0,26 versus aspirine. Le taux de saignements est identique : 0,5 % pour le 20 mg, 0,4 % pour le 10 mg, 0,3 % pour l’aspirine.
Cette étude amène plusieurs remarques. Elle a été menée vs aspirine, qui, de toute façon, n’a pas d’indication dans la prévention du risque thrombo-embolique veineux. D’autre part, alors que classiquement en dehors des TVP/EP dont la cause persiste, la stratégie est d’arrêter le traitement anticoagulant, elle ne répond pas à la question de savoir s’il serait préférable de le continuer, ni combien de temps. « Cet essai confirme qu’une faible dose d’un anticoagulant réduit le risque thrombo-embolique, ce qui est logique. Mais que se passe-t-il lorsqu’on l’arrête après un an ? Est-il licite de poursuivre pendant des années un anticoagulant ? », s’interroge le Pr Hagège.

Une alternative à l’aspirine après SCA ?

Une autre étude menée sur le rivaroxaban, en association avec un inhibiteur de P2Y12 (clopidogrel ou ticagrelor) après un SCA, montre sa non-infériorité par rapport à l’aspirine.
Baptisé Gemini-ACS, cet essai a comparé, passé la phase aiguë du SCA, l’association d’un inhibiteur des P2Y12, à l’aspirine ou au rivaroxaban à 5 mg/jour.
Le taux de saignements cliniquement significatifs est à un an identique dans les deux groupes (74/1 518 patients sous aspirine et 80/1 519 sous rivaroxaban) ; on ne constate pas non plus de différence en ce qui concerne les évènements ischémiques, mais l’essai n’avait pas la puissance pour les mettre en évidence.
Le rivaroxaban à faible dose pourrait donc représenter une alternative à l’aspirine dans ce contexte, notamment lorsque l’aspirine ne peut être prescrite (allergie, par exemple)


Source : lequotidiendumedecin.fr