Le Nevada s'apprêtait mercredi à devenir le premier État américain à utiliser du fentanyl lors d'une exécution capitale.
Après l'utilisation de thiopental et les mesures prises par plusieurs laboratoires notamment Pfizer (qui a racheté en 2015 Hospira le fabricant du thiopental) et Lundbeck (dès 2011) pour interdire l'utilisation de leurs produits lors d'exécutions de condamnés à mort aux États-Unis, le Nevada a décidé de recourir à un nouveau cocktail utilisant du fentanyl et deux autres molécules dont un sédatif, le midazolam.
Une décision controversée qui a provoqué les critiques de professionnels de santé et des militants d'autant que le fentanyl fait partie des médicaments à l'origine de l'épidémie d'opiacés aux États-Unis. De plus, la molécule n'a jamais encore été utilisée pour de telles exécutions. « C'est très expérimental. Il y a un vrai risque d'exécution ratée », a expliqué Amy Rose, directeur de l'Union américaine des libertés civiles.
Finalement, l'exécution de Scott Dozier, condamné pour meurtre en 2002, a été suspendue quelques heures avant l'injection létale, à la suite d'une plainte déposée par le fabricant du sédatif midazolam, Alvogen. « Le plaignant a de bonnes raisons de penser qu'il subira des dommages à sa réputation commerciale qui auront un impact sur les relations avec ses investisseurs et ses clients », a estimé la juge Élizabeth Gonzalez, du comté de Clark, selon le Las Vegas Review-Journal.
Vingt-trois personnes ont été exécutées aux États-Unis en 2017 (98 en 1999). Si la peine de mort est autorisée dans 31 États, seulement huit d'entre eux l'ont pratiquée en 2017 selon le Pew Research Center.
Avec AFP
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