À l’occasion de son congrès, la Société française de dermatologie a présenté sa nouvelle recommandation sur l’urticaire chronique spontanée (UCS). Cette pathologie est définie par la persistance, pendant au moins six semaines, de lésions urticariennes sans intervention d’un stimulus externe, et non reproductibles par des tests de provocation. L’UCS dure entre un et quatre ans en moyenne, que le traitement soit poursuivi ou non, mais un certain nombre de patients ont encore des symptômes après dix ans d’évolution. L’objectif du traitement est de supprimer les symptômes urticariens et d’améliorer la qualité de vie des malades.
« Les antihistaminiques de seconde génération à dose conventionnelle (anti-H1 à raison de 1cp/jour) sont la première ligne de traitement, détaille le Pr Annabel Maruani (présidente du groupe de travail). En cas de réponse insuffisante, la posologie peut être augmentée jusqu’à quatre fois la dose journalière, sans plus d’effets indésirables ni plus fréquents ni plus graves. » La plupart des experts utilisent directement une quadruple dose d’anti-H1, puis diminuent à 3, puis à 2, voire à 1 dose après obtention d’une rémission à la dose minimale efficace.
Dans les UCS réfractaires aux anti-H1 à quadruple dose, la ciclosporine peut être prescrite en adjonction, si l’UCS est invalidante et en l’absence de contre-indication (4-5 mg/kg/j puis décroissance progressive par paliers de 15 jours). Même si aucune hiérarchisation entre les traitements de seconde ligne n’a été proposée, « les experts lui préfèrent un anticorps monoclonal humanisé se fixant sur les IgE sériques, l’omalizumab, précise-t-elle, sans pour autant se fonder sur des études de comparaison en face-à-face, mais en s’appuyant sur les données plus nombreuses et de plus haut niveau de preuve en faveur de l’omalizumab. »
Pas de corticoïdes systémiques
En revanche, « il n’a pas été montré que l’adjonction d’un anti-H2 ou de montélukast ait un intérêt. Nous ne recommandons pas non plus l’emploi du méthotrexate et d’autres traitements systémiques (hydroxychloroquine, dapsone, sulfasalazine, vitamine D, miltefosine, photothérapie NB-UVB) car les données de la littérature sont insuffisantes. Bien que souvent prescrits, les corticoïdes par voie générale ne sont pas indiqués, même sur une courte période, aucune étude n’attestant de leur efficacité dans cette indication. » Quant aux régimes alimentaires d’éviction systématiques, rien n’étaie non plus leur intérêt. Enfin, les experts ne sont pas en faveur d’approches psychothérapeutiques, faute de preuve suffisante.
Urticaire chronique : anti-H1 toute !
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