Vous lanciez le 13 juin un appel à témoignage quant au travail de M. Jean Pol Durand («Il lance un appel pour recenser les médecins acteurs et victimes de la guerre 39-45») sur les médecins durant la dernière guerre. Je suis bouleversée par le nombre de disparus.
Mon témoignage ne concerne pas un de ceux-là mais c’est un hommage que je n’ai jamais pu rendre à celui qui m’a sauvé la vie et qui fait qu’à 76 ans, médecin retraitée depuis quelques années, je pense toujours très souvent à cet humble médecin de famille, exerçant avant et pendant la dernière guerre, rue Paradis à Marseille, qui, selon ma famille qui lui vouait une reconnaissance infinie, venait sous les bombes, plusieurs fois par jour, dans l’abri où était réfugiée ma famille, faire des piqûres d’antibiotiques au bébé de quelques mois que j’étais (née en avril 1944), atteinte d’une pneumonie tuberculeuse, contaminée très précocement par mon père (gaulliste limogé par son administration, l’EN)… Je crois que ce médecin s’appelait Montel.
Quand j’ai eu l’âge de pouvoir comprendre ce que représentaient ses soins, et de le remercier, il n’exerçait malheureusement plus… Alors, je profite de ce travail formidable pour lui dire à travers le temps et l’espace, toute ma gratitude et mon admiration, et le dire aussi à tous ces médecins qui au péril de leur vie font leur devoir en apportant leur présence et leur aide salvatrice à leur prochain. À travers le temps, la pandémie actuelle nous montre cette continuité silencieusement engagée qui fait l’extrême noblesse de la médecine. Merci à eux. Merci aussi pour ce travail
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