Des PH plus critiques et plus à gauche

Publié le 18/11/2019
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Crédit photo : S. Toubon

Dans le contexte actuel est-ce vraiment une surprise ? Près des deux tiers des praticiens hospitaliers portent une opinion défavorable (42 %) ou même très défavorable (20 %) sur l'action menée par Agnès Buzyn. Chez eux, tous les clignotants sont au rouge, puisque (interrogés avant le discours d'Emmanuel Macron de jeudi dernier et avant les annonces de mercredi prochain), 78 % estiment que la santé n'est pas une priorité de ce gouvernement.

Les praticiens hospitaliers se montrent volontiers critiques sur les réponses ministérielles apportées sur les désertes médicaux (seuls 11 % jugent les mesures prises à la hauteur) et encore plus sévères sur sa gestion de la grève des urgences (un sur dix s'en contente).

Sur les réformes menées, ils se distinguent aussi de leurs confrères libéraux par une approche plus sociale. Ainsi le gel du tiers payant généralisé en ville n'est pas leur tasse de thé (seuls 38 % approuvent) et ils sont davantage partisans que leurs confrères libéraux du zéro reste à charge (66 % des PH sont pour contre 55 % des libéraux).

On les trouve aussi plus enclins à applaudir au développement de la télémédecine (54 % contre 41 %), au développement des délégations de tâches sur lesquelles ils sont en avance (59 % de pour vs 34 %) voire à la labellisation des hôpitaux de proximité (47 % vs 41 %). En revanche, ils se révèlent un peu plus inquiets au regard de la suppression du numerus clausus (42 % seulement d'accord avec la réforme contre 47 %).

Reste que les médecins parlent d'une même voix, quelque soit leur statut, sur la vaccination obligatoire des enfants (autour de 80 % sont d'accord) ou sur le déremboursement de l'homéopathie (près des deux tiers approuvent, en ville comme à l'hôpital).

P.B.

Source : Le Quotidien du médecin