En période péri-opératoire, certaines situations nécessitent l'arrêt des agents anti-plaquettaires (AAP) tandis que dans d'autres cas, la poursuite de l'anti-agrégation est possible, voire recommandée. Les détails sont donnés dans les récentes recommandations conjointes de l'ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé) et de la HAS (Haute autorité de santé) sur le bon usage de ces médicaments (1).
› En prévention primaire cardiovasculaire, le traitement antiplaquettaire est généralement interrompu. En prévention secondaire et en cas d'intervention chirurgicale planifiée, si l’arrêt des agents antiplaquettaires est indispensable, il est souhaitable d’observer un arrêt d’au moins 3 jours pour l’acide acétylsalicylique (aspirine) (1) et 7 jours pour le clopidogrel, le prasugrel et le ticagrélor (Vidal 2012). La date de la reprise du traitement par AAP doit toujours être discutée.
› En chirurgie dentaire, il est recommandé de poursuivre l'aspirine donnée en prévention secondaire.
› En ophtalmologie, l’aspirine, tant en prévention primaire que secondaire, peut être poursuivie en péri-opératoire de la chirurgie de la cataracte, mais pas du glaucome. Mais l’interruption du clopidogrel est préférable si cela est possible.
› En ORL, l’aspirine doit être interrompue 5 jours avant une amygdalectomie.
› En cas de chirurgie dermatologique, il est recommandé de poursuivre les antiplaquettaires.
› En urologie, il est recommandé d’interrompre les antiplaquettaires avant chirurgie chez les patients à faible risque cardiovasculaire. Si le risque thrombotique est élevé, la balance bénéfice risque de l'arrêt ou de la poursuite des AAP doit être évaluée.
› En orthopédie, il est recommandé de poursuivre l'aspirine durant la période périopératoire.
› En chirurgie coronarienne, avec ou sans circulation extracorporelle, il est recommandé de poursuivre l'aspirine, si possible à faible dose (75 mg). Il est recommandé d’arrêter le clopidogrel et le prasugrel au moins 48 heures avant l’intervention.
› Chez un patient porteur d'un stent actif, en cas de chirurgie programmée dans un délai d’au moins 6 mois après la pose du stent (délai permettant d’interrompre la double inhibition plaquettaire), celle-ci pourra être réalisée sous aspirine seule. S'il s'agit d'un stent nu, l'intervention peut avoir lieu sous aspirine seule si la chirurgie est programmée dans un délai d’au moins 4 semaines après la pose du stent.
› En cas de chirurgie vasculaire, il est recommandé de poursuivre l’aspirine à faible dose (75 mg/j), quel que soit le site de l'intervention, en prévention primaire et secondaire. Mais il faut interrompre le clopidogrel en cas de bithérapie aspirine-clopidogrel 5 jours avant une chirurgie vasculaire des membres inférieurs.
› En cas de chirurgie lourde, quelle qu'en soit la nature, le rapport bénéfice/risque de la poursuite de l’aspirine chez les patients à haut risque CV doit être évalué.
› En neurochirurgie, les antiplaquettaires sont habituellement arrêtés 5 jours avant le geste opératoire.
1 - ANSM, HAS. Recommandations de bonne pratique. Bon usage des agents antiplaquettaires. Argumentaire. Juin 2012.
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-07/arg…
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