Certaines recommandations pour prévenir la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées (MAMA) sont aujourd’hui connues. On sait les bénéfices d’un niveau éducationnel élevé sur la réserve cognitive, mais aussi l'association de certains facteurs CV à un risque accru de démences. En janvier 2018, un rapport du HCSP* dressait un bilan global sur la prévention. Tous les paramètres y sont analysés, dont les facteurs nutritionnels :
→ Oméga 3. Des études d’observation montrent qu’une alimentation riche en acides gras polyinsaturés à longue chaîne n-3 diminue le risque d’Alzheimer de 33 % en moyenne. Ce bénéfice n’est pas retrouvé avec une supplémentation.
→ Vitamines et antioxydants. Même si des arguments biologiques sont en faveur d’un rôle protecteur de certains antioxydants (en particulier au niveau des membranes neuronales), les essais d’intervention avec la vitamine E n’ont pas permis de conclure à une réduction du risque de MAMA. Des travaux avec d’autres antioxydants ne s’avèrent pas concluants.
→ Vitamine D. Une carence vitaminique « pourrait intervenir dans les processus neurodégénératifs en jeu dans la maladie d’Alzheimer ». Certaines études longitudinales ont montré un risque accru de démence chez des sujets avec des taux < 50 nmol/L. Un essai randomisé de supplémentation réalisé sur plus de 3 000 personnes de plus de 60 ans est en cours.
→ Alcool. Les résultats divergent selon les études (contestables d’un point de vue méthodologique). Pour le HCSP, compte tenu de la dangerosité démontrée de l’alcool (même à faible dose), « il n’est pas envisageable de recommander une consommation d’alcool dans le cadre de la prévention de la maladie d’Alzheimer ».
→ Le HCSP s’est aussi intéressé au régime méditerranéen qui a fait l’objet de nombreux travaux, certains avec des arguments bénéfiques. Mais les résultats des essais randomisés « portent surtout sur la réduction du déclin cognitif, sans démontrer si cette réduction génère un réel impact sur les MAMA ».
→ Différentes pathologies d’ordre métabolique peuvent constituer des facteurs de risque :
– L’obésité en “midlife” augmente le risque de MAMA. Les causes précises ne sont pas encore connues et seraient multiples, comme certains mécanismes inflammatoires, mais aussi des facteurs de risque vasculaires liés à l’obésité.
– Le diabète : il constitue un facteur de risque de troubles cognitifs et de démences. Les raisons sont diverses : complications microvasculaires, processus inflammatoires et oxydatifs… Les troubles cognitifs ne sont pas toujours correctement évalués chez ces patients.
– L’hypercholestérolémie : vis-à-vis des démences, elle ne peut être considérée comme un facteur de risque cardiovasculaire majeur. Par ailleurs, concernant l’effet protecteur des statines, si les premiers travaux s’étaient avérés positifs, ces résultats n’ont pas pu être confirmés par la suite.
* Haut conseil de la santé publique – prévention de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. Décembre 2017.
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