«Mme A., 70 ans, souffre d'arthrose diffuse, en particulier au niveau des mains et les pieds. Les douleurs et les raideurs articulaires la gênent au quotidien... »
Ne pas banaliser la souffrance
Face à une pathologie aussi répandue que l’arthrose, la tentation est grande pour le médecin de banaliser cette maladie chronique. Pour lui, l'objectif est de limiter les manifestations de l’arthrose comme les douleurs, les raideurs et les gonflements articulaires avec des outils thérapeutiques disponibles : les médicaments, la kinésithérapie voire la crénothérapie (voir encadré) qui soulagent mais changent peu l’inéluctable évolution de la maladie arthrosique. Il ne s'agit pas, pour le médecin, d’une maladie grave d’un point de vue médical. « Mais le point de vue du patient est souvent différent de celui du médecin dans les pathologies chroniques comme l'arthrose car il n’existe pas de maladie banale pour le patient » explique le Dr Isabelle Moley-Massol, psychanalyste à Paris.
Une souffrance subjective
Une des caractéristiques de la douleur et/ou de la raideur arthrosique est son caractère subjectif, souvent peu corrélée à la clinique, aux images radiologiques voire à l’Imagerie à résonance magnétique (IRM). De même sont souvent évoqués les variations de la douleur en fonction de l’humidité et du froid faisant du corps une sorte de baromètre naturel. Enfin certaines poussées douloureuses sont associées plutôt à un épisode dépressif ou à des conflits personnels plutôt qu’à une véritable poussée inflammatoire ostéo-articulaire. Bref « il faut écouter et accepter la plainte car elle exprime souvent une demande d’un autre ordre » poursuit le Dr Moley-Massol.
Un diagnostic à annoncer
Ainsi « interroger le malade sur sa représentation de la maladie, sur ce qu’il imagine pour aujourd’hui et pour l’avenir est un moyen de mieux comprendre ce que vit le malade et de rester dans l’empathie » ajoute le Dr Moley-Massol. C’est ainsi que le médecin peut découvrir que, pour certains patients, avoir de l’arthrose est vécu comme une vraie catastrophe, avec la menace d’un arrêt ou d’une limitation sévère d’activités fortement investies comme la marche, les voyages, le sport… Des images de proches qui souffrent ou ont souffert d’arthrose confortent parfois des représentations dramatiques de cette pathologie. Enfin il est fréquent dans ce type de pathologie chronique qu’aucune « annonce » de la maladie ne lui ait été faite. Aussi informer et expliquer la pathologie à partir des représentations du patient est un moyen efficace de dédramatiser la maladie.
Aménager le quotidien
Au-delà de la prise en charge (psycho) thérapeutique, il reste quelques mesures à prendre face à ce type de maladie chronique : solliciter l’entourage pour encourager si possible à l’exercice physique régulier, mise en place d’aides au quotidien (cannes, outils d’ergothérapie, baignoire adaptée, barres d’appui murale…) et enfin soutien et tolérance de l’entourage pour aider le patient à vivre avec ses douleurs et sa maladie quand aucun autre soulagement n’est possible.
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