La prise en charge de l’insuffisance veineuse chronique (IVC) des membres inférieurs fait appel à des moyens très divers. Si certains sont validés, comme l’usage de dispositifs de compression médicale (bas), d’autres demandent à faire leurs preuves. Une revue Cochrane mise en ligne le 9 janvier s’est intéressée aux effets (efficacité et sécurité) de la balnéothérapie dans l’insuffisance veineuse chronique.
En préambule, les auteurs de cet article indiquent : « La balnéothérapie peut être un moyen relativement bon marché et efficace pour les patients souffrant d’insuffisance veineuse chronique. » Ce travail est une mise à jour d’une revue Cochrane publiée pour la première fois en 2019 sur le sujet.
Ont été identifiés pour ce travail neuf essais contrôlés randomisés incluant 1 126 patients souffrant d’IVC, qui comparaient la balnéothérapie à l’absence de traitement ou à d’autres types de traitements, comme le Melilotus officinalis (un essai). Ces études ont inclus différents types de balnéothérapie sur différentes durées de traitement.
Parmi les résultats les plus probants de ce travail :
Sur trois études comportant un total de 671 participants, la balnéothérapie (en comparaison à l’absence de traitement) apporterait une légère amélioration du score de sévérité des symptômes de la maladie, évalués par le VCSS (Venous Clinical Severity Score), avec une différence moyenne (DM) de -1,75.
Avec un niveau de preuve très bas, la balnéothérapie, en comparaison avec l’absence de traitement, peut avoir peu ou pas d’effet sur l’incidence des ulcères de jambe à 12 mois (d’après deux études comprenant un total de 449 participants). Et une nouvelle fois, avec un faible niveau de preuve, selon une étude portant sur 59 participants, la balnéothérapie réduirait légèrement la pigmentation de la peau à 12 mois, évaluée par l’indice de pigmentation (DM = -3,60).
Par ailleurs, il n’a pas été possible de savoir si la balnéothérapie avait un effet sur la douleur ou l’œdème, comparé au traitement par Melilotus officinalis.
Avec encore un niveau de preuve très bas, la balnéothérapie peut améliorer le niveau de qualité de vie évalué par le Chronic Venous Insufficiency Quality of Life Questionnaire 2 (CIVIQ-2) à 3 mois, avec une DM de -10,46. Elle peut aussi améliorer la qualité de vie, évaluée par Health-Related Quality of Life (HRQOL) à 12 mois, avec une DM de -4,48 (selon deux études, 417 participants). Ces bénéfices n’auraient pas été retrouvés à 6 et 9 mois.
À noter qu’aucune étude n’a rapporté d’effets nocifs graves.
Au final, pour les auteurs de ce travail, il semble difficile d’apporter des conclusions définitives sur les bénéfices de la balnéothérapie sur l’IVC : « Par rapport à l’absence de traitement, la balnéothérapie améliore légèrement la gravité de la maladie et peut améliorer la douleur et les changements de couleur de la peau (avec un niveau de preuve faible). Cela pourrait également améliorer la qualité de vie, mais sans certitude de résultats. »
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)