Une méta-analyse publiée par Plos One (1) en janvier a évalué l’effet d’un régime pauvre en hydrates de carbone (aussi connu sous le nom de régime Atkins) sur les facteurs de risques cardiovasculaires (CV) majeurs. Par rapport à un groupe contrôle (sans consignes spécifiques vis-à-vis des hydrates de carbone), l’effet global est plutôt positif avec un recul de 6 mois, voire 6-11 mois pour certaines études. Après 2 ans, le bénéfice s’avère de manière générale plus modeste.
→ Parmi les 12 études contrôlées randomisées, 11 ont analysé le poids corporel et ont relevé une diminution significative de 1,58 kg dans le groupe suivant un régime pauvre en hydrates de carbone par rapport au groupe contrôle. La perte de poids est plus marquée chez les sujets adhérant plus longtemps au régime : - 1,14 kg pour moins de 6 mois de régime contre - 1,73 kg pour 6 à 11 mois de régime. Au-delà de 2 ans, l’effet vertueux du régime sur le poids s’estompe, probablement en raison d’un défaut de compliance à long terme.
→ Pour la pression artérielle, la réduction de l’apport en hydrates de carbone permet une baisse de 1,41 mm de Hg pour la systolique et de 1,71 pour la diastolique.
→ Le régime pauvre en hydrates de carbone augmente proportionnellement la quantité de protéines et de lipides alimentaires pour compenser le faible apport en glucides dans l’apport énergétique. Le cholestérol total diminue de 0,13 mmol/l (intervalle de confiance de 0,06-0,31), au-delà de 24 mois. Qualitativement, malgré une légère augmentation initiale du LDL-cholestérol, des variations plus favorables ont été constatées sur le HDL et les triglycérides. En compilant les données, les auteurs ont constaté une baisse de triglycérides avec une amplitude modeste (0,15 mmol/l ; intervalle de confiance de - 0,23 à - 0,07).
« Les résultats globaux obtenus sont en faveur d’un régime pauvre en hydrates de carbone et bien que l’amplitude des variations soit modeste, elles étaient objectives et associées avec des changements favorables des facteurs de risque cardiovasculaire », écrivent les auteurs.
Malgré la qualité des études, les principaux biais relevés par les auteurs sont :
• la réduction des hydrates de carbone n’était pas identique dans toutes les études (avec, sur une étude, des régimes pauvres en hydrates de carbone variables selon les régions),
• le suivi était relativement court, soit moins de 2 ans dans de nombreux travaux. Pour évaluer un risque cardiovasculaire, un suivi sur un plus long terme est nécessaire.
Cette méta-analyse pointe que le régime pauvre en hydrates de carbone réduirait les facteurs de risque CV. Pour autant, une évaluation sur des critères comme l’incidence des infarctus, des accidents vasculaires cérébraux et la mortalité est nécessaire pour avoir une vision objective de ces bénéfices diététiques.
(1) Dong T, Guo M, Zhang P et al. The Effects of Low-Carbohydrate Diets on Cardiovascular Risk Factors : A Meta-Analysis PLoS One, janvier 2020. Publié en ligne. doi : 10.1371/journal.pone.0225348
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