Face à l’augmentation récente du nombre de patients souffrant de troubles neurologiques graves en lien avec un usage détourné du gaz protoxyde d’azote, la DGS – avec la MILDECA* et l’OFDT** – alerte sur les dangers de cette pratique, même occasionnelle. Le mésusage de ce gaz n’est pas nouveau, mais le nombre et la gravité des effets indésirables liés à cette pratique augmentent depuis 2018. Depuis janvier 2019, les centres d’addictovigilance ont reçu 25 signalements d’effets sanitaires sévères, dont 10 graves avec des séquelles pour certains, 8 provenant des Hauts-de-France. La plupart concernant des hommes de 18 à 34 ans.
→ Dans son emploi médical, le protoxyde d'azote (MEOPA) est utilisé pour ses propriétés anesthésiques et analgésiques. Ses indications sont l’analgésie de courte durée au bloc opératoire, en salle de travail, pour des actes douloureux, des soins dentaires. Dans ce cas, le protoxyde d’azote est mélangé à l’oxygène à des concentrations comprises entre 50 % et 70 %. L’effet recherché est une anesthésie faible, antalgique, de relaxation et de détente.
→ Le protoxyde d’azote en usage détourné par voie inhalée, provient tantôt d'un gaz propulseur à usage alimentaire (cartouches, capsules à siphon chantilly, aérosol prêt à l’emploi) ou d'un gaz à usage d’agent comburant dans les laboratoires et l’industrie (automobile, électrique, aérospaciale). Dans tous ces cas, il s’agit de protoxyde d’azote pur, en vente libre dans les supermarchés, les magasins spécialisés, internet. L’effet récréatif recherché est l’euphorie, l’hilarité (« gaz hilarant »), la distorsion des perceptions, des effets hallucinatoires et dissociatifs.
→ Les autorités sanitaires s'inquiètent des dangers de cette pratique qui expose à des risques majeurs :
– des risques immédiats : asphyxie par manque d'oxygène, perte de conscience, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, perte du réflexe de toux (risque de fausse route), désorientation, vertiges, risque de chute.
– des risques en cas d'utilisation régulière et/ou à forte dose : atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques.
La consommation associée d'autres produits (alcool, drogues) majore les risques.
→ Une expertise est en cours pour déterminer les actions à mettre en œuvre au niveau national et européen pour limiter l’utilisation de ces produits dans un usage détourné.
→ Il est rappelé aux professionnels de santé de déclarer tout cas grave d’abus, de dépendance et d’usage détourné sur le site signalement-sante.gouv.fr et de se rapprocher du centre d’addictovigilance (CEIP-A) de leur secteur géographique pour toute information complémentaire.
→ Des dispositifs d'aide anonymes et gratuits existent, comme les consultations jeunes consommateurs proposent un service d'accueil, d'écoute, de conseil et d'orientation. Drogue-info-service propose un dispositif d'aide à distance.
* Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) ** Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)
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