Une enquête réalisée par le département de médecine générale de l’UFR de Limoges montre que la campagne de prévention de la grippe A(H1N1) a eu un effet positif sur les pratiques d’hygiène des médecins généralistes du Limousin. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue Exercer (1). En effet, en 2008, une précédente enquête de pratiques révélait des insuffisances sur l’hygiène au cabinet.
L’objectif principal de cette étude était de mesurer l’impact de la communication sanitaire auprès des professionnels de santé sur la mise à disposition de masques dans les cabinets médicaux et sur la modification de pratiques d’hygiène. Rappelons la vaste campagne de prévention de 2009 conduite par les autorités sanitaires françaises pour lutter contre la dissémination du virus grippal A(H1N1).
-› L’enquête a été réalisée sous forme d’auto-questionnaires anonymes en avril, 2010 auprès de 854 médecins généralistes installés en Limousin. Les résultats ont été comparés à ceux de 2008. Le taux de réponse a été de 29,5 % et la moyenne d’âge de 51,4 ans, soit des caractéristiques équivalentes à celles de 2008.
-› En zone de soins, les taux d’équipements ont significativement progressé de 65,5 % à 89,5 % pour les produits hydro-alcooliques. La friction hydro alcoolique des mains offre l’avantage de la rapidité, de la simplicité et du moindre coût par rapport au lavage des mains conventionnel.
- Pour l’hygiène des mains, aussi bien en 2008 qu’en 2010, 95 % les médecins se lavaient systématiquement les mains après être allés aux toilettes. En revanche, la progression a été notable lors de l’examen du patient : elle est passée de 88,5 % à 97,6 %.
Les différences constatées pour les savons liquides ou en pain n’étaient pas significatives. Le taux d’équipement déclaré en savon en pain n’a pas changé entre 2008 et 2010. L’inadéquation de cette présentation en milieu de soins n’a pas été évoquée lors des campagnes d’information.
- L’utilisation de poubelles adaptées (à commande non manuelle) dans la zone de soins a progressé de 77,8 % à 86,3 %. Cet équipement bon marché, associé à l’importance accordée au risque de transmission virale manu portée, a pu avoir un effet positif sur la généralisation de cet équipement.
- La plupart des médecins ont déclaré être équipés de masques FFP2 mais ce paramètre n’a pas été pris en compte en 2008. La gratuité de ces dispositifs et la forte médiatisation sur leur nécessité expliquent certainement ces bons résultats.
- Les médecins ont été plus nombreux en 2010 (36,3 %) qu’en 2008 (27,6 %) à déclarer une désinfection quotidienne de leur stéthoscope. Le nombre de médecins assurant une entretien au moins quotidien de leurs locaux professionnels a progressé de 43,2 % à 60,5 %.
-› En salle d’attente, les taux d’équipements ont significativement progressé de 20,2 % à 35,9 % pour les produits hydro alcooliques, de 32,7 % à 41,1 % pour les poubelles adaptées et de 14,1 % à 39,5 % pour les masques chirurgicaux.
1- Pailler M, Menard D, Dumoitier N. La grippe au secours de l’hygiène. Exercer 2011 ;97 :75-9.
Mise au point
Le suivi des patients immunodéprimés en soins primaires
Etude et pratique
Mesure de la PA, la position du patient est importante
Cas clinique
Le papillome intracanalaire
Recommandations
Prise en charge des pneumonies aiguës communautaires