Comme chaque année depuis 2013, les urologues de l’Association Française d’Urologie organisent la Semaine de la continence urinaire du 7 au 12 avril, sur le thème de l’urgenturie (1). Le terme « urgenturie » est un néologisme construit d’après la terminologie anglo-saxonne en urologie pour désigner une envie impérieuse et brusque d’uriner difficilement contrôlable et aboutissant le plus souvent à une perte d’urine. Elle peut exister seule mais s’accompagne le plus souvent d’incontinence par impossibilité de retarder la miction. On parle d’incontinence par urgenturie.
› L’incontinence par urgenturie est distincte de l’incontinence d’effort dans laquelle la perte d’urine n’est pas précédée d’une sensation de besoin d’uriner, mais consécutive à un effort qui peut être modeste (toux, éternuement…). Elle représente la cause de la moitié environ des incontinences féminines (les 2/3 chez les femmes jeunes).
› Cette forme d’incontinence urinaire par urgenturie a quatre types de causes :
– une atteinte vésicale, quelle qu’elle soit : cystite (le plus souvent infectieuse et chez la femme ; parfois inflammatoire ou à la suite d’une radiothérapie), tumeur de la vessie, calcul vésical ;
– un obstacle à la vidange vésicale, par exemple une sténose de l’urètre chez la femme ou une hyperplasie bénigne de la prostate chez l’homme ;
– certaines pathologies neurologiques (traumatisme de la colonne vertébrale, spina bifida, sclérose en plaques, AVC, neuropathie diabétique, Parkinson, etc.). L’incontinence en est parfois le premier signe clinique, pouvant révéler la maladie ;
– il arrive qu’aucune cause ne soit trouvée : on parle d’incontinence idiopathique.
› L’incontinence par urgenturie peut exister seule, mais elle est le plus souvent associée à d’autres symptômes : mictions fréquentes (pollakiurie) et/ou mictions nocturnes (nycturie – se produisant chez un patient éveillé, elle est distincte de l’énurésie, qui survient pendant le sommeil). Elle est le symptôme central du syndrome d’hyperactivité vésicale, conséquence d’un trouble de la régulation consciente de la vidange vésicale. Celle-ci obéit à des mécanismes doubles, végétatifs (inconscients) et corticaux (conscients). Normalement, le besoin d’uriner augmente progressivement, depuis la sensation de vessie pleine jusqu’à celle de nécessité d’uriner ; le contrôle conscient permet de différer la miction pour des raisons de convenance sociale et d’environnement.
› En sus des anticholinergiques, de la kinésithérapie et de la prise en charge spécifique de la cause, des nouvelles thérapeutiques vont enrichir l’arsenal des propositions faites aux patients pour traiter les troubles de la continence. De nouvelles molécules - ß-mimétiques - seront prochainement disponibles, la toxine botulinique chez le patient dont l’incontinence n’est pas neurologique attend son AMM et les solutions chirurgicales encore peu connues comme le pacemaker de la vessie.
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