Les enfants souffrant de troubles spécifiques du langage et des apprentissages, dans leurs formes sévères, sont donc aussi nombreux que ceux qui souffrent de tous les autres handicaps réunis. Ce sont des enfants normalement intelligents mais en échec scolaire (environ 6 % des enfants d’une classe d’âge). Or, ces pathologies sont très peu connues et le diagnostic intervient trop tardivement, quand ces enfants sont déjà englués dans l'échec scolaire. Un dépistage précoce est pourtant indispensable pour éviter que le retentissement psychologique de l'échec de l'enfant ne majore ses difficultés instrumentales (3). Aujourd'hui, les troubles du langage et des apprentissages sont devenus une priorité (1). C’est ainsi que, depuis 2001, sont nés quarante centres de référence en France dont sept en Ile-de-France ; ces centres ne prennent en charge que les enfants présentant des troubles spécifiques, sévères et persistants.
QU’EST CE QU’UN TROUBLE SPECIFIQUE?
C’est un ensemble hétérogène de troubles causés par des dysfonctions :
- du développement de la parole et du langage perturbant l’acquisition, la compréhension, l’utilisation et le traitement des informations verbales et non verbales entraînant l’échec d’une acquisition normale du langage oral ou écrit,
- de la réalisation des gestes – due à un trouble de la perception, de la programmation ou de la coordination- rendant les enfants particulièrement maladroits.
-› Ces perturbations ne résultent pas d’une déficience intellectuelle, ni d’une déficience sensorielle ou motrice ni d’un désordre affectif grave (4).
Ces troubles d’apprentissage sont variés, généralement des « dys »: dysphasie (trouble de l'acquisition du langage se caractérisant par des paroles indistinctes, un vocabulaire pauvre, des troubles de la syntaxe), dyslexie (difficulté à associer correctement les lettres et les sons), dyspraxie (trouble d’acquisition de la coordination), déficit de l’attention, dyscalculie, syndrome dysexécutifs (trouble de la gestion de l’ensemble des tâches)…. Ces troubles qui se manifestent essentiellement sur les bancs de l’école, sont souvent un obstacle aux apprentissages scolaires, mais ils ne signifient en rien que ceux qui en sont atteints sont moins intelligents que les autres. Seulement, ils génèrent chez ces enfants et leurs familles une grande souffrance liée à la situation d'échec et à l'imperfection des solutions pédagogiques et rééducatives mises en oeuvre (2).
Certains, comme la dysphasie réceptive (atteinte de la compréhension), peuvent être dépistés assez tôt, à partir de 3 ans. D'autres, comme la dyslexie ou la dyscalculie (difficulté à compter) ne peuvent être diagnostiqués que plus tardivement (vers 7 ans), une fois qu'apparaissent durables les difficultés à apprendre. Mais des facteurs de risque (comme l’échec aux épreuves de traitement phonologique et de dénomination rapide pour la dyslexie) ont été identifiés. Les enfants qui risquent de développer ces troubles devraient donc être repérés dès la grande section de maternelle, à l'occasion de la visite médicale obligatoire au cours de la 6e année. Dans la pratique, ce n'est pas forcément le cas et une situation d’échec scolaire doit amener le médecin de l’enfant à rechercher un trouble de l’apprentissage.
LE ROLE DU CENTRE REFERENT
Le centre référent vient à l’appui des ressources existantes. Généralement localisés en CHU, ces centres
- posent le diagnostic de trouble spécifique et sévère d’apprentissage – éventuellement en gérant des explorations complémentaires (EEG, IRM cérébrale, bilans sanguins, etc.) qui sont très rarement nécessaires
- précisent à l’enfant et à sa famille les troubles en cause. Une démarhce fondamentale pour ces personnes en souffrance.
- orientent la rééducation et facilitent une coordination priorisée entre les intervenants : rééducateurs (orthophoniste, psychomotricien, ergothérapeute, orthoptiste), enseignants, médecins, parents…
- interviennent dans la scolarisation. Une fois le diagnostic établi, l’équipe éducative se réunit mettre en place les adaptations pertinentes, en lien avec la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) dans un PAI ou PPS projet personnalisé de scolarisation.
Attention, il convient d’éviter le recours trop rapide au centre référent pour réserver celui-ci aux seuls cas le justifiant.
ADAPTER LA SCOLARISATION
On ne guérit pas d'un trouble de l'apprentissage mais on peut dégager les compétences de l’enfant et réduire la disproportion entre sa performance scolaire et ses compétences réelles. Pour cela, il n’existe pas d’autre traitement qu’une adaptation et une rééducation des apprentissages. Aussi, la coopération de l'enseignant est indispensable, la scolarisation se faisant le plus souvent dans l’école de quartier.
Ainsi, de nombreux élèves peuvent réussir leurs études si, de façon adaptée à chacun en fonction du handicap diagnostiqué, il est possible:
- d’avoir du temps supplémentaire
- d’avoir la possibilité de répondre à l’oral plutôt qu’à l’écrit
- de pouvoir disposer d’un ordinateur avec si besoin un logiciel de dictée vocale et un correcteur adapté
- d’être dispensé de l’anglais (pour les dyslexiques sévères)
- de bénéficier d’un interprète (pour les dysphasiques sévères)
- de bénéficier de photocopies des cours, etc.
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