Tandis que le web bruisse encore du succès de la pétition lancée par le Pr Henri Lejoyeux, chirurgien oncologue, signée par plus de 600 000 internautes, accusant les vaccins combinés d’être dangereux, le tir de barrage de la communauté scientifique ne s’est pas fait attendre. Après les pédiatres, la société savante de pathologies infectieuses, l’Académie de médecine – qui ont rappelé chacun leur tour la nécessité de faire et de se faire vacciner –, l’Inserm vient de publier un livre à l’usage du grand public qui explique de manière claire et accessible, le fonctionnement des vaccins, leurs rôles, leurs qualités et leurs limites en s’appuyant sur les avancées les plus récentes dans ce domaine.
› La recherche manquant de données pour attester ou réfuter la responsabilité des vaccins dans une recrudescence de maladies auto-immunes, il est difficile de conclure. Cependant, une étude auprès de vétérans américains qui se sont soumis à 10 ans de bilans sanguins, montre que le vaccin serait plutôt le déclencheur de maladies que la cause. Concernant la question des adjuvants, les deux scientifiques rappellent que lorsqu’un vaccin est efficace et répandu, ses effets secondaires sont davantage visibles puisque la maladie se manifeste moins. Un peu comme si la vaccination devenait victime de son succès.
› On nous rappelle aussi que la méfiance vis-à-vis des vaccins ne date pas d’hier. Et que « l’histoire des oppositions à la vaccination est intimement liée à l’histoire des vaccinations ». Les premières oppositions organisées apparaissent avec la vaccination antivariolique au XIXe siècle en Grande-Bretagne. En 1802, la gravure d’un satiriste intitulée « Les merveilleux effets de la nouvelle vaccination », reproduite dans l’ouvrage de l’Inserm, montre des petites vaches qui s’échappent des corps des sujets vaccinés contre la variole par une souche d’origine bovine stigmatisant le caractère antinaturel de cette injection. Et « les deux acteurs principaux de cette scène – les vaccinateurs - symbolisent l’alliance entre la science et l’autorité publique », expliquent les auteurs. Les oppositions furent telles qu’un 1852, la vaccination est passée en Angleterre de recommandation en obligation assortie de peines de prison !
› à l’opposé de la radicalité d’une obligation vaccinale, cet ouvrage pose la question de la restriction de cette recherche anti-infectieuse au seul domaine médical. Comme s’il devenait illusoire de ne pas la relier aux sciences humaines et sociales. « A quoi sert un vaccin s’il n’est pas accepté par la société ? », s’interrogent les scientifiques.
› Au-delà de la réflexion sur la manière de convaincre les adeptes de ce nouveau mouvement anti-vaccin, l’ouvrage reprend l’évolution historique des pathologies couvertes par la vaccination, explique des notions de base sur les vaccins vivants atténués ou inactivés, l’épidémiologie de la couverture vaccinale, les techniques de fabrication, etc. Cet ouvrage de 128 pages très illustré et bien documenté, au titre un tantinet provocateur « Vaccination : agression ou protection ? », est le fruit d’un cycle de formations sur la vaccination issu d’un rapprochement entre l’Inserm et diverses associations de patients.
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