Les allergies alimentaires, aux arachides ou aux laitages par exemple, pourraient augmenter les risques cardiovasculaires, selon des chercheurs américains. L’asthme allergique ou les éruptions cutanées, telles que l’eczéma ou la dermatite atopique, avaient déjà été identifiés comme des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires mais c’est la première fois qu’une étude se penche sur les allergies alimentaires. Le risque serait équivalent, ou même supérieur, à celui induit par le tabac ou le diabète et concerne également les personnes qui n’ont pas de symptômes allergiques.
Lait de vache, arachides, crevettes et autres allergènes
L’équipe de recherche de l’université de médecine de Virginie aux États-Unis s’est basée sur les données de l’enquête nationale sur la santé et la nutrition (Nhanes), conçue pour recueillir des renseignements sur la santé et l’état nutritionnel de la population américaine, et sur celles d’un des sites de l'étude multiethnique sur l'athérosclérose.
L’étude, publiée dans la revue Journal of Allergy and Clinical Immunology, a ainsi montré que les personnes produisant des anticorps IgE en réponse à une allergie alimentaire présentaient un risque cardiovasculaire élevé. Les résultats étaient particulièrement probants concernant l’allergie au lait de vache mais concernaient également d'autres allergènes tels que les arachides ou les crevettes.
Un risque lié à l'activation régulière des mastocytes
Or, certaines personnes produisent ces anticorps IgE même sans avoir d’allergie « visible ». Une sensibilité alimentaire, sans réaction allergique manifeste, n’est pas bénigne et comporte des risques cardiovasculaires qui sont même plus importants du fait de l'exposition répétée que chez les personnes ayant de fortes réactions allergiques.
En effet, même si la réponse immunitaire n’est pas assez forte pour provoquer une réaction allergique aiguë, les anticorps conduisent à l’activation de cellules appelées mastocytes, présentent dans la peau, l’intestin, mais aussi dans les vaisseaux sanguins et les tissus cardiaques. Or, « une activation persistante des mastocytes pourrait provoquer une inflammation et contribuer à l’accumulation de plaque nocive pouvant provoquer lésions ou crises cardiaques », indique l’étude.
Des résultats à creuser
Les auteurs nuancent cependant leurs résultats. Tous les mécanismes impliqués n’ont pas encore été compris et des facteurs environnementaux et génétiques pourraient également entrer dans l’équation. Un test sanguin pourrait être envisagé à l’avenir pour conseiller dans leur régime alimentaire les patients ayant des anticorps IgE, afin de réduire ce risque. Mais « avant que cela puisse être recommandé, il reste encore beaucoup de travail pour comprendre ces résultats », complète le chercheur en immunologie et allergologie, Jeffrey Wilson, l’un des signataires de l’étude.
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