La FA correspond à une désorganisation de l’activité électrique des oreillettes.
Les recommandations de l’ESC (European Society of Cardiology) ont défini les caractéristiques de la FA de la manière suivante : le tracé ECG de surface montre des intervalles R-R totalement irréguliers ; il n’y a pas d’ondes P ; la longueur du cycle auriculaire, c’est-à-dire de l’intervalle entre deux activations auriculaires, lorsqu’elle est visible, est variable < 200 ms ou › 300 battements par mn (3).
› Les situations cliniques de découverte sont multiples :
- découverte fortuite de l’arythmie, peu ou pas symptomatique. La FA est très souvent asymptomatique (FA silencieuse) et on la découvre alors au moment d’une complication, par exemple un AVC, qui peut être sa seule manifestation.
- arythmie hautement symptomatique avec palpitations irrégulières, angoissantes, avec une plus ou moins bonne tolérance hémodynamique. Le patient consulte alors le plus souvent en urgence ;
- arythmie spontanément résolutive relatée par le patient.
Deux situations urgentes sont à connaître : la FA associée à une à un syndrome de Wolf Parkinson White et la FA sur bloc auriculo-ventriculaire. En cas de WPW, le risque de dégradation en fibrillation ventriculaire existe et justifie une prise en charge très urgente. En cas de BAV, le rythme ventriculaire reste lent avec des complexes QRS fins mais avec disparition des ondes (P).
› En cas de découverte de FA, il faut éliminer une hyperthyroïdie (TSH), une maladie cardiaque sous-jacente (par l’échocardiographie) ainsi que d’autres pathologies pulmonaires (par la radiographie pulmonaire).
› Lorsqu’on découvre un épisode de FA, il peut s’agir soit d’une forme paroxystique se réduisant spontanément en moins de 7 jours (le plus souvent en moins de 48 heures), soit d’une forme persistant plus de 7 jours et qui requiert une cardioversion pharmacologique ou par CEE, soit d’une forme de longue durée persistante (long-standing persistent) de plus de un an mais encore accessible à l’ablation, ou encore d’une forme permanente, acceptée et définitive (3).
Une FA persistante est enregistrée sur un simple ECG de surface standard 12 dérivations.
La FA paroxystique peut être enregistrée sur un enregistrement Holter de 24 ou 48 h. Parfois, il est nécessaire de remettre au patient un Holter séquentiel sur plusieurs semaines qu’il va activer lui-même pour enregistrer l’arythmie. La FA peut également être enregistrée à l’aide d’un enregistreur implantable de longue durée (Reveal®).
› La FA survient souvent en présence de facteurs de risque, qui eux-mêmes augmentent le risque de complications associées. Les facteurs prédisposant les plus fréquents sont soit non cardiovasculaires (par exemple maladie pulmonaire, infection), soit cardiovasculaires (HTA, insuffisance cardiaque, valvulopathies, diabète) repris dans le score CHA2DS2-VASc (voir tableau T1).
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
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