En France, l’exposition aux antibiotiques à usage humain a diminué en 2019, et en particulier en ville, où 93 % de ces médicaments sont dispensés. C’est ce qu’indique un document publié conjointement par cinq autorités sanitaires (1) qui, à l’occasion de la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (18-24 novembre) et de la journée européenne d’information sur les antibiotiques, actualise les informations sur la consommation d'antibiotiques, l’antibiorésistance et sa prévention.
Ce document propose différentes analyses effectuées dans l’environnement, en santé animale, en établissements de santé, mais aussi en ville. Nous relèverons surtout les données issues de ce dernier secteur, qui mettent en évidence une légère baisse de l’utilisation des antibiotiques.
→ En ville, leur consommation s’élevait à plus de 25 doses pour 1 000 habitants et par jour en 2009, pour atteindre 23,3 doses en 2019. Cette légère réduction est surtout effective depuis 2016. L'an passé, le nombre de prescriptions d'antibiotiques délivrés aux adultes (16-65 ans) par les généralistes a en effet reculé de près de 3 points pour 100 patients par rapport à 2018, et de près de 7 points par rapport à 2016.
→ Autre information importante : on constate une chute des prescriptions des médicaments générateurs de résistance. Ces trois dernières années, les prescriptions d’amoxicilline/acide clavulanique, de céphalosporines de 3e ou de 4e génération (C3G ou C4G) et de fluoroquinolones ont en effet reculé « de façon plus marquée », se félicite le rapport : en 2019, le nombre de ces prescriptions réalisées par les généralistes a reculé de plus de 2 points pour 100 patients par rapport à 2018, et de 8,5 points par rapport à 2016. Cette tendance a également été constatée chez les enfants.
→ Reste cependant à savoir si cette modification légère mais significative des pratiques a déjà montré une efficacité, c’est-à-dire un recul des antibiorésistances. Pour répondre, Santé publique France a utilisé les données obtenues en 2019 par deux missions, Primo et Spares, qui ont elles-mêmes, par l’intermédiaire d’un réseau de biologistes médicaux et d’Ehpad intégrés à un établissement de santé, recueilli les résultats de près de 500 000 antibiogrammes réalisés pour des souches d’Escherichia coli dans 13 régions. Résultat : en ville, alors qu’elle avait augmenté jusqu’au milieu des années 2010, la résistance d’E. coli aux C3G diminue depuis 2016. Ainsi, en 2019, cette antibiorésistance a reculé de 3,4 %. Ce ne serait cependant pas encore le cas des résistances aux fluoroquinolones, qui resterait néanmoins stable depuis 2012.
Pour favoriser la prévention des infections et de l’antibiorésistance, il est prévu, à l'avenir, d’autres initiatives, comme celle de mobiliser et de sensibiliser les étudiants en santé sur ce sujet lors de leur service sanitaire.
(1) Assurance maladie, Haute Autorité de santé, Santé publique France, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
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