La Haute autorité de santé (HAS) vient de publier des recommandations de bonnes pratiques pour la prise en charge du prolapsus génital chez la femme. Cette pathologie qui concerne entre 30 et 50 % des femmes de tous âges, avait été mise en avant, il y a quelques mois dans les médias en raison de questionnements sur la fabrication et l'usage d'implants pelviens : certains d'entre eux entraînant des complications comme des infections, des douleurs, etc. Le ministère de la Santé avait alors saisi la HAS pour réévaluer la stratégie de prise en charge thérapeutique globale du prolapsus. Et en 2019, l'Agence du médicament s'engageait à davantage contrôler ces implants. Aujourd'hui, en introduction de ces recommandations, la HAS indique d'ailleurs que dans beaucoup de pays, les autorités sanitaires ont réévalué ces implants et leur utilisation a été restreinte.
Dans ces guidelnes, la Haute autorité insiste d'abord sur les solutions non chirurgicales, allant des mesures hygieno-diététiques (dont la perte de poids), à l'éducation thérapeutique pour moins solliciter les organes pelviens, et à l'utilisation d'un pessaire qui peut être associée à une rééducation pelvienne.
Plus d'évaluation avant d'envisager une opération
Bien entendu, la prise en charge chirurgicale qui concerne aujourd'hui entre 10 et 20 % des prolapsus, est détaillée. Pour la HAS, il est important de ne pas se précipiter trop vite vers cette solution. Ainsi, est-il recommandé au médecin spécialiste, avant toute intervention, « de réaliser une évaluation pour, entre autres, évaluer les symptômes du prolapsus et leur impact, évaluer le profil médical de la patiente et les traitements qu’elle a déjà reçus ». Par ailleurs en cas de prolapsus génital complexe, il est recommandé de mettre en place « une concertation menée par une équipe comprenant plusieurs professionnels de santé dont les compétences sont à adapter selon le type de prolapsus ».
Dans ses recommandations, la Haute autorité de santé insiste également sur le caractère tabou de cette affection et préconise que « les professionnels de santé délivrent une information claire et adaptée à la patiente sur la pathologie, ses facteurs de risque et son évolution ». Pour aider les praticiens, une fiche de synthèse est consacrée à l'évaluation et la prise en charge conservatrice. Elle détaille les facteurs de risque et/ou aggravant un prolapsus, l'évaluation clinique initiale, comprenant les auto-questionnaies (PFDI-20 et APFQ validés en français). Pour le diagnostic, aucun examen complémentaire n'est requis. Cette fiche s'attarde sur la prise en charge non chirurgicale.
À noter enfin que des recommandations de bonnes pratiques sur la prise en charge des complications post-chirurgicales suite à un prolapsus génital devraient paraître début 2022.
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