« La photoprotection chez les enfants est un enjeu de santé publique majeur », peut-on lire en conclusion de cet article de « Médecine et enfance » (1). Au point de recommander la mise en œuvre de mesures de prévention primaire semblables à celles ayant cours en Australie. Pays duquel émanent plusieurs études montrant une tendance ces dernières années à la baisse de l’incidence du mélanome chez les adultes jeunes, tendance qui pourrait être liée aux mesures de photoprotection des enfants appliquées là-bas depuis plusieurs années.
La protection solaire a un double but : réduire la durée d’exposition et éviter les coups de soleil. L’éducation des enfants et des parents est à cet égard essentielle, puisque dans bien des domaines, les adultes conservent les habitudes préventives adoptées dans l’enfance. L’impact des campagnes de prévention et des programmes nationaux d’information est d’ailleurs tangible sur l’incidence des cancers de la peau.
Au premier plan des conseils à donner, figure le rappel des règles de bon sens. Outre le fait qu’un bébé ne doit jamais être exposé au soleil, et que l’utilisation des lampes à bronzer est proscrite chez l’enfant, la protection solaire ne doit pas se limiter à la plage ou à la piscine mais s’appliquer à toutes les activités de plein air. Et entre 10 et 16 heures, on limite la durée d’exposition au soleil !
La protection vestimentaire est la plus efficace contre les ultraviolets (UV). Mais tout dépend de son FPU (facteur de protection anti-UV). Celui-ci est fonction du tissage, de la couleur, de l’humidité (attention au tee-shirt mouillé), de la porosité, de l’étirement, du lavage du tissu. Les FPU vont de 20 à 40, le maximum de protection étant assuré par un marquage FPU 50. Il est donc recommandé de porter des vêtements à col et à manches longues, des shorts longs ou des jupes longues, de couleur foncée et de tissage serré. Le label de vêtements photoprotecteurs est attribué aux textiles dont la PFU est supérieure à 40 avec une transmission UVA inférieure à 5 %. On dispose maintenant de travaux montrant l’effet de la protection vestimentaire sur l’apparition de nouveaux nævus liés à l’exposition solaire.
S’agissant des produits de protection solaire (PPS), le sigle FPS (ou SPF) représente le facteur de protection solaire contre les UVB. Entre 6 et 10, la protection est faible ; moyenne pour les valeurs 15, 20 ou 25 ; haute si le FPS affiché est de 30 ou 40 ; très haute pour la valeur 50 +. À cela s’ajoutent des critères de protection anti-UVA. Pour l’heure, la question de l’efficacité des PPS en matière de prévention contre les cancers cutanés, notamment contre le mélanome, n’est pas tranchée. En conséquence, ces produits ne doivent pas être utilisés comme moyen de photoprotection principal, mais en complément des autres mesures, sur les parties du corps non protégées par les vêtements, et en renouvelant régulièrement l’application.
Des règles simples en somme, mais que les personnels de santé et d’éducation se doivent de rappeler aux parents et à leurs enfants.
Puzenat E. Enjeu et modalités de la photoprotection chez les enfants. Médecine et Enfance 2010 ;30 :233-6.
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