À un an de l'échéance pour l'obligation triennale, le DPC nouvelle formule décolle. « 2018 a été une année de montée en charge du développement professionnel continu », s'est réjouie Michèle Lenoir-Salfati, directrice de l'Agence nationale du DPC (ANDPC), lundi lors de ses vœux à la presse.
La montée en puissance concerne d'abord le nombre de professionnels inscrits individuellement (+12 %). En 2018, exactement 156 922 professionnels de santé (médecins, biologistes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, orthoptistes, orthophonistes, pédicures-podologues et sages-femmes) se sont enregistrés dont 44 % de nouveaux engagés. On recense parmi eux 48 944 médecins inscrits en 2018 (dont 17 130 de nouveaux inscrits par rapport à 2017). Les chiffres concernent ici uniquement l'engagement des professionnels exerçant en mode libéral ou en centre de santé conventionné.
Chiffres DPC 2018 au 31/12/2018
Pour ces dix professions réunies, l'agence affiche une hausse de 14 % du nombre d'inscriptions aux actions du DPC. Sur les 210 434 inscriptions, 88 207 concernent les médecins (+9 %) dont 47 % en formation continue, 38 % pour un programme intégré, 14 % pour l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) et 0,2 % en gestion des risques. En 2018, les médecins ont nettement privilégié des actions mixtes (49 %), devant les programmes présentiels (31 %), le mode non-présentiel étant minoritaire (19 %).
En dépit de cet engouement croissant, seuls 38 % des médecins libéraux se sont engagés dans le DPC nouvelle formule à fin 2018 alors que pointe déjà l'échéance pour l'obligation triennale (31 décembre 2019), précise la directrice de l'organisme gestionnaire. Les deux professions qui affichent les taux d'implication les plus faibles sont les orthophonistes (28 %) et les dentistes (14 %). Les biologistes s'illustrent par un engagement de 58 %, tout comme les pharmaciens (55 %).
Rappelons que la prise en charge de l'ANDPC pour le suivi d'actions est prévue à hauteur de 21 heures par médecin, des règles du jeu qui vont perdurer cette année.
20 % d'organismes écartés
Outre la mobilisation professionnelle accrue, le deuxième gros point de satisfaction concerne l'instauration d’un contrôle qualité plus exigeant de l’offre. Mis en place depuis deux ans et demi, ce double contrôle des organismes et des actions a porté ses fruits.
Sur 2 817 organismes de DPC ayant soumis une demande d'enregistrement, 557 dossiers ont été rejetés soit tout de même 20 % ! Pour quels motifs ? « Les thématiques citées par le candidat en référence n'entrent pas dans le périmètre du DPC ou dans le champ de compétences de la profession de santé visée », illustre l'agence. Autre cas de figure : les « références des membres du conseil scientifique ou des concepteurs des actions » ne sont pas en adéquation avec les professionnels visés.
S'agissant cette fois des actions dispensées, l'ANDPC effectue un contrôle administratif a priori pour vérifier leur conformité aux orientations prioritaires pour les publics visés et refuser les pratiques dites « non conventionnelles à visée thérapeutique ». Ainsi, sur les 16 647 actions soumises à ce contrôle, 86 % ont été effectivement publiées et 14 % rejetées.
À cet égard, l'agence est satisfaite du dispositif de signalement mis en place depuis avril. « Nous avons reçu 369 signalements réalisés majoritairement par les professionnels », a annoncé Michèle Lenoir-Salfati. Deux signalements jugés « critiques » ont été transmis au procureur de la République de Marseille et de Nice.
L'enveloppe primitive 2019 consacrée au financement du DPC s'élève à 180,7 millions d'euros (dont 87,6 millions d'euros pour les seuls médecins) « Au cours de l'année, cette enveloppe sera ajustée », a expliqué la directrice générale. De fait, les inscriptions devraient affluer dans les mois qui viennent de la part de professionnels – notamment médecins – qui n'ont pas encore émargé, soucieux de se mettre en conformité.
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