Le Comité pour l’Évaluation des Risques de Pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence Européenne des médicaments (EMA) a acté un nouvel examen de ses recommandations concernant les produits de contrastes à base de gadolinium lors de sa réunion mensuelle du 3 au 6 avril.
Ces substances sont utilisées afin d’améliorer le contraste des images dans le cadre des IRM. Il existe deux types de produits de ce genre : les « linéaires » et les « macrocycliques ». Or, les données animales et cliniques disponibles démontrent que le gadolinium s’accumule dans certains tissus comme le foie, les reins, les muscles, la peau ou les os. Plusieurs revues de la littérature ont montré que cet élément chimique s’amoncelle aussi dans le cerveau.
En janvier l’an dernier, le PRAC a discuté de ces articles, et a jugé nécessaire de revoir de manière attentive ces données et le profil global de sécurité de ces produits de contraste, et ce, bien qu’aucun cas d’effet indésirable lié à ces dépôts dans le système nerveux central n’ait été identifié à ce jour. Ainsi en mars 2016, le comité a commencé à passer en revue les éléments disponibles sur l’accumulation du gadolinium dans les tissus et sur ses conséquences au niveau cliniques afin de déterminer si oui ou non celle-ci impacte le rapport bénéfice/risque de ces produits.
Non aux linéaires, oui aux macrocycliques
Suite à cette réévaluation, en mars 2017, le PRAC a recommandé par mesure de précaution la suspension de l’AMM de quatre produits de type linéaire : Omiscan®, Optimark®, Magnevist® en intraveineux et Multihance® dans toutes ces indications. Le comité a pris cette décision car il considère que, d’après les études et malgré les données limitées sur les effets à long terme, les preuves sur les risques d’agrégation du gadolinium dans le cerveau après injection des produits de contrastes lors des procédures IRM sont suffisantes. Ils ont également jugé que les produits linéaires présentaient une structure plus favorable à l’apparition de tels agglomérats dans les tissus organiques.
En revanche, le PRAC préconise que deux produits demeurent disponibles sur le marché. Il s’agit de l’acide gadoxétique (Primovist®, qui n’a pas d’AMM en France) car il est utilisé pour l’imagerie du foie et peu d’alternatives existent et du gadopentate (Magneviste®) en intra-articulaire parce que sa concentration en gadolinium en très faible (près de 200 fois moindre en comparaison aux produits intraveineux).
Par ailleurs, les produits de type macrocycliques étant plus stables et ayant une propension plus fable à libérer l’élément chimique, le comité n’a pas estimé nécessaire de suspendre leur AMM. Cependant, il demande à ce qu’ils soient utilisés seulement lorsqu’une imagerie dépourvue d’agents de contraste reste inadaptée et qu'ils soient employés à la dose la plus faible qui permette d’améliorer les images pour le diagnostic.
Suite à ces préconisations, deux laboratoires ont demandé un nouvel examen que le comité débutera en juin, les recommandations finales étant prévues pour juillet.
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