En pleine augmentation, le syndrome d’épuisement professionnel (ou burnout) n’est pas une nouvelle maladie psychiatrique et n’est d’ailleurs pas considéré comme tel dans les classifications de référence DSM-5 et CIM-10. Il s’agit d’une spirale dangereuse susceptible de conduire au basculement dans la maladie – dépression ou maladie somatique – et à la désinsertion sur le plan professionnel, social et familial.
Le guide précise les différents facteurs protecteurs et facteurs de risque du syndrome comme les conditions de travail (organisation, conflits de valeur, dissonance émotionnelle, insécurité de l’emploi…), et les facteurs de susceptibilité individuelle et antécédents pouvant s’y ajouter (évènements de vie comme un deuil, antécédents dépressifs…).
Le repérage du burn-out s’appuie sur un faisceau d’arguments par l’observation de manifestations cliniques d’installation progressive et souvent insidieuse, en rupture avec l’état antérieur :
- émotionnelles (anxiété, irritabilité ou encore absence d’émotion…),
- cognitives (troubles de la mémoire, de la concentration…),
- comportementales (repli sur soi, addictions…),
- motivationnelles (désengagement, dévalorisation…),
- physiques non spécifiques (asthénie, troubles musculo-squelettiques…).
En cas de suspicion d’un tel syndrome, le questionnaire Maslach Burnout Inventory (MBI), peut servir de guide d’entretien avec le patient mais n’est pas un instrument de diagnostic individuel. Quant au questionnaire MBI-Human Service Survey, il est spécifique aux professions d’aide et de soins.
Comme dans toute souffrance psychique, il sera nécessaire de penser à évaluer le risque suicidaire et éliminer une pathologie organique.
Le guide traite de la prise en charge qu'elle soit médicamenteuse si nécessaire, mais sans traitement spécifique (antidépresseur ou anxiolytique selon les symptomatologies associées, dépression ou troubles anxieux) ou non médicamenteuse globale : interventions psychothérapeutiques (la liste des consultations spécialisées et des associations d’aide est disponible), soutien médico-administratif (arrêt de travail, assistante sociale…), coordination avec la médecine du travail pour les salariés (analyse du poste et des conditions de travail).
L’accompagnement du retour au travail est détaillé avec les différentes étapes de reconstruction post-burnout (repos, reconstruction identitaire, aménagement du poste de travail, reconversion…), qui peut se faire en collaboration avec la médecine du travail (visite de pré-reprise obligatoire pour les salariés en arrêt depuis plus de 3 mois), tout en sachant qu’il n’existe pas à ce jour de tableau de maladie professionnelle mentionnant l’épuisement professionnel.
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