La rougeole s'étend en France (cf. p. 7). Santé publique France recense plus de 1 900 cas dans 80 départements. Dans ce contexte, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) émet un avis sur la stratégie de gestion en cas d'importante épidémie.
► Limiter l’extension épidémique passe forcément par l’amélioration de la couverture vaccinale. Cela nécessite une meilleure application de la vaccination des nourrissons pour atteindre un taux de couverture de 95 % ET une stratégie volontariste de rattrapage chez les personnes nées depuis 1980.
► Les experts rappellent la nécessité d'une vaccination individuelle en post-exposition dans les 72 heures suivant le contage sur des populations ciblées, comme les nourrissons entre 6 et 11 mois (avec une dose de trivalent ROR depuis la disparition du monovalent Rouvax) ou les adultes nés avant 1980 sans antécédent connu de rougeole et qui n'ont pas été vaccinés. À l’exception des nouveau-nés de 6 à 11 mois, le ROR reste recommandé même si le délai de 72 heures est dépassé.
► La protection des personnes à risque de rougeole grave, à savoir les nourrissons de moins d'un an, les femmes enceintes et les patients immunodéprimés passe par la nécessité de vacciner l’entourage (stratégie de cocooning), qu’il soit familial ou professionnel (personnel de la petite enfance et hospitalier). La vaccination post-exposition dans les 72 heures post-contage pour les nourrissons de 6 à 11 mois révolus s'impose, quel que soit le statut de leur mère vis-à-vis de la rougeole. En dehors de ce délai, ces nourrissons doivent recevoir des immunoglobulines polyvalentes jusqu’à 6 jours après le contage. L’administration d’une prophylaxie post-exposition par immunoglobulines polyvalentes dans les 6 jours suivant le contage pour les personnes ne pouvant être vaccinées du fait de leur âge (nourrissons de moins de 6 mois nés de mère non immune) ou de leur situation immunitaire (femmes enceintes, personnes immunodéprimées).
► En cas de diagnostic présumé chez un patient, le HCSP détaille les mesures d'hygiène préventives de la propagation du virus. L’isolement du patient dès la suspicion diagnostique est indispensable, compte tenu de la haute contagiosité de la rougeole (R0 15 à 20). En salle d’attente, il convient d’accélérer sa prise en charge, de lui faire porter un masque chirurgical en cas de contact avec les autres. Pour le personnel soignant, le port d’un masque FFP2, de gants ou de lunettes de protection en cas de soins exposants sont nécessaires. Après le départ du patient, aérer la pièce pendant au moins 10 minutes (sinon la condamner 2 heures). Face à toute suspicion de rougeole, il faut assurer une traçabilité du parcours du patient dans le milieu de soins : heure d’arrivée, noms des personnes présentes simultanément. Les sujets contacts doivent être informés qu’en cas d’apparition de symptômes, ils ne doivent pas aller travailler et doivent consulter.
► La notification de tout cas de rougeole aux ARS est obligatoire. Elle est essentielle au suivi de la dynamique épidémique.
1- HCSP. Avis. évolution de la stratégie de gestion en cas d’épidémie de rougeole importante sur le territoire national. 23 avril 2018
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