La motivation est ce qui nous fait agir en vue de la réalisation d'un projet. Elle combine un désir initial et le comportement qui aboutit à la concrétisation dudit projet. On distingue deux sortes de motivation : la motivation intrinsèque (ou interne), autodéterminée, et la motivation extrinsèque (ou externe), correspondant aux facteurs externes qui sont à l'origine du « mouvement » : besoin à satisfaire, besoin de posséder quelque chose, d'être récompensé par quelqu'un (1).
u plan physiologique, la motivation met en jeu les systèmes dopaminergiques, ceux-ci intervenant notamment au niveau de l'attention, donc de la mémoire.
« La démotivation est un ensemble de faillites des processus motivationnels, touchant l'ensemble de la personnalité, explique le Dr Thomas. Il s'agit d'un symptôme global qui atteint tous les champs de l'existence. Elle concerne surtout les âges extrêmes de la vie, adolescents et personnes âgées. A l'age adulte, les problèmes de motivation s'inscrivent plutôt dans le phénomène du burn-out. »
RECONNAITRE LA DEMOTIVATION
-) L'expression de désirs irréalistes est une manifestation précoce de la démotivation : le patient se désynchronise de la réalité et se focalise sur ces désirs : marcher comme par le passé, souhaiter le retour d'un conjoint décédé…, et refuse de se réinvestir dans des segments encore accessibles. Peu à peu, s'installe un désinvestissement des activités habituelles, ce phénomène étant destiné à éviter la douleur morale liée à ces désirs impossibles à satisfaire.
-) Tout changement de comportement chez une personne âgée doit donc attirer l'attention. Celle-ci délaisse les domaines qui présentaient auparavant de l'intérêt pour elle : elle sort de moins en moins, ne regarde plus la télévision, ne prend plus de nouvelles de ses petits-enfants, se détourne des activités associatives, fait appel à son entourage pour les gestes du quotidien ou à des services d'aide à la personne…
Elle réduit son univers à une bulle de plus en plus étroite et réduit le champ de ses activités, alors qu'elle reste pourtant objectivement capable de les réaliser. Peu à peu, l'état de dépendance s'aggrave (on oublie ce que l'on ne pratique pas). L'état de démotivation extrême peut conduire au syndrome de glissement (voir aussi encadré 1).
-) La douleur morale est absente de la démotivation.
Si cette situation est plus "confortable" pour le sujet, elle l'expose au risque de retard de diagnostic. « La démotivation est également un facteur de risque de suicide, au moins autant que la dépression, le fait de se suicider n'étant pas perçu comme quelque chose de potentiellement douloureux.»
-) Il existe une échelle d'évaluation de la démotivation, dont une version courte à quatre items, adaptée à la médecine générale, validée en français (tableau 1) (2).
APRES LE DIAGNOSTIC
-) Il convient de rechercher une cause à la démotivation : dépression, dysfonctionnement personnel ou familial, mais aussi maladies chroniques, syndrome douloureux.
« Par ailleurs, il faut penser au diagnostic de maladie de Parkinson, la démotivation pouvant, dans certains cas, en être le seul symptôme pendant un ou deux ans. Le syndrome dysexécutif dépressif (ou dépression conative) est à cet égard particulièrement évocateur. Quant à la démence, on se pose encore la question de savoir si elle est une cause ou une conséquence de la démotivation".
-) Les traitements stimulant la motivation sont à adapter au contexte.
"En cas de dépression avec démotivation (carence en dopamine), les antidépresseurs mixtes (sérotoninergiques + adrénergiques), type venlafaxine, sont efficaces. Même chose pour la miansérine, bien tolérée, les tricycliques et les IMAO. Les antidépresseurs sérotoninergiques purs ne donnent pas de bons résultats dans ce contexte. Par ailleurs, les soins du crps sont particulièrement importants pour remotiverr une personne âgée. Au point que dans nos services, nous organisons à cet effet des ateliers maquillage, coiffure, ou gymnastique douce. Nous établissons aussi de véritables prescriptions d'actes de la vie quotidienne, de voyages, d'animaux. Sans oublier l'aspect relationnel et l'écoute, dimensions souvent absentes du quotidien des personnes âgées".
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