J'EXPLIQUE
• La cicatrisation d'une plaie se fait par phases, une première phase vasculaire avec arrêt du saignement, une phase inflammatoire pour une détersion locale, une phase d'épithélialisation avec prolifération des cellules souches cutanée et la maturation de la cicatrice jusqu'à réparation cutanée définitive qui peut durer plusieurs mois jusqu’à deux ans (cf. schéma).
• Les cicatrices définitives sont moins résistantes et moins élastiques que la peau normale. La cicatrisation chez le sujet âgé est caractérisée par une diminution de la réponse inflammatoire et une maturation plus longue de la cicatrice du fait de la diminution de la prolifération des fibroblastes.
• La qualité du processus dépend aussi de la localisation de la plaie. Une plaie située au niveau du dos ou du thorax présente un risque d'écartement du fait des mouvements et des tensions locales au niveau de la plaie. Idem pour les plaies situées au niveau du genou et des chevilles qui prennent plus de temps pour cicatriser.
• La présence de pathologies métaboliques comme un diabète facilite la survenue de complications infectieuses et ralentit le phénomène.
• Enfin sur certaines qualités de peaux (peaux foncées, enfants, adolescents…) ou certaines circonstances (morsures, brûlures, exposition aux UV, tensions cutanées…) peuvent survenir des complications chéloïdes. Elles prennent la forme d'une cicatrisation hypertrophique qui gonfle entre 6 semaines et 3 mois après la survenue de la lésion et évolue ensuite vers une cicatrice chéloïde qui peut-être disgracieuse.
JE PRESCRIS
• Quelques jours avant une intervention dermatologique, il faut éviter la prise d'aspirine ou d'anti-inflammatoires pour éviter des troubles de la coagulation et de la cicatrisation.
• Il est préférable de ne pas intervenir durant l'été car c'est le moment des prises de risque pour la cicatrisation : sport et danse qui créent des tensions cutanées, bains, sudation, exposition aux UV, utilisation intempestive de pommades diverses, grattage.
• Après l'intervention, les douches doivent être rapides et la plaie protégée, ainsi que l'exposition au soleil et UV.
• Protéger les zones de frottements (ceinture, soutien-gorge…) pour éviter le contact direct.
• Pour les petites plaies sans points de sutures, il est préférable de les laisser à l'air libre mais recouvertes d'une crème cicatrisante aux propriétés pro-cicatricielles (stimulation de la prolifération de fibroblastes, de la synthèse de collagène et d'élastine, propriétés antiseptiques). Elle favorise la mise en place d'un climat humide créant les conditions d'une meilleure cicatrisation.
• Les plaies accidentelles cicatrisent mieux quand elles sont nettes. Les bords peuvent être rapprochés par des petites bandelettes adhésives type Steri-strip.
• Des pansements élastiques peuvent être prescrits pour les plaies qui risquent d'évoluer vers des chéloïdes (zones de frottement, certaines qualités de peaux).
• Une surveillance régulière du processus de cicatrisation dans les trois premiers mois est nécessaire pour traiter et réduire les risques de complications comme une surinfection, une évolution vers des cicatrices disgracieuses comme une chéloïde.
• La prévention et le traitement d'une cicatrice chéloïde passent par des massages locaux, une compression permanente par des bandes élastiques ou à base de silicone (pressothérapie), des traitements locaux cortisoniques, injection de silicone.
• La chirurgie est parfois utilisée mais il existe un risque de récidive.
• Enfin il faut penser à la couverture antitétanique et vérifier qu'elle est à jour.
J'ALERTE
• Une plaie qui se surinfecte doit être rapidement traitée pour éviter les complications.
• Une cicatrice qui devient hypertrophique avant trois mois doit nécessiter aussi des soins particuliers (pressothérapie, contention élastique…) pour réduire le risque d'une évolution vers une cicatrice chéloïde.
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