Pas moins de deux sociétés savantes et l’Afssaps se sont associées en 2010 pour rédiger une synthèse sur la prise en charge de la toux aiguë du nourrisson (1). Les jeunes enfants en bonne santé font en général 7 à 10 épisodes d’infection des voies aériennes supérieures à l’origine d’éventuels épisodes de toux aiguë. Dans la majorité des cas, cette toux s’amende en 10 à 14 jours. Mais environ un quart des enfants ayant présenté une infection des voies aériennes supérieures (rhinopharyngite ou bronchite) tousse encore après 2 semaines d’évolution sans que cela signe pour autant l’existence d’une complication.
-› Mais symptome fréquent ne signifie pas forcément bénin. Devant l’apparition récente d’une toux chez un nourrisson, l’interrogatoire des parents et un examen clinique attentif permettent d’éliminer une urgence respiratoire.
- La gravité du symptôme peut être appréciée en cours de consultation, en se réservant une période d’observation. L’inspection du nourrisson au repos, dénudé dans les bras de sa mère, permet de rechercher une dyspnée et de juger de son intensité. L’observation de l’état respiratoire en période d’alimentation (tétée, biberon) peut objectiver une dégradation.
- Les signes d’alerte à rechercher sont une irritabilité, une léthargie, un allongement du temps de recoloration cutané, une fièvre mal tolérée, la notion de malaise, une cyanose, une hypotonie, une toux émétisante, des vomissements répétés en dehors des efforts de toux, une baisse de la ration alimentaire en dessous de 50 %.
Attention, chez le très jeune nourrisson (0-3 mois), un encombrement des voies aériennes supérieures peut rapidement évoluer vers un refus alimentaire et des signes de lutte respiratoire.
- Les signes de détresse respiratoire à identifier sont un tirage (sus-sternal, sus-claviculaire, intercostal, sous-costal), la tachypnée [› 50/min avant 12 mois et › 40/min de 12 à 23 mois], la présence d’apnées, de geignements, d’une cyanose qui nécessitent un appel au Samu.
-› L’examen clinique permet aussi de rechercher une cause ou une maladie associée qui pourrait nécessiter une prise en charge spécifique : bronchiolite aiguë du nourrisson, otite moyenne aiguë, laryngite aiguë dyspnéïsante, pneumonie communautaire de diagnostic radiologique, coqueluche, asthme, corps étranger inhalé, trouble de la déglutition ou éventuelle décompensation de cardiopathie ou d’insuffisance cardiaque.
-› Il est essentiel de préserver le réflexe de toux du nourrisson car l’immaturité de son système respiratoire est susceptible de favoriser l’encombrement bronchique.
-› Les mucolytiques, les mucofluidifiants et l’hélicidine sont contre-indiqués chez le nourrisson depuis avril 2010. Les spécialités antihistaminiques H1 de première génération le sont aussi depuis mars 2011. Et les suppositoires contenant des dérivés terpéniques ont été retirés du marché à compter de février 2012.
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