"À 58 ans, Martine a toujours été une inquiète. Mais depuis quelques mois, du moindre obstacle, elle en fait une montagne. Son médecin lui demande ce qui a changé dans sa vie ces derniers temps… "
Un diagnostic à préciser
Deux fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes, les troubles anxieux regroupent six entités cliniques : le trouble anxieux généralisé (TAG), le trouble panique avec ou sans agoraphobie, le trouble anxiété sociale, la phobie spécifique, le trouble obsessionnel compulsif (TOC) et l’état de stress post-traumatique (ESPT).
Chacune de ces entités ne relève pas forcément de la même prise en charge thérapeutique. D'où l'intérêt devant des symptômes d'anxiété de préciser le cadre nosographique auquel ils appartiennent. Mais dans tous les cas, c'est la souffrance du patient qui détermine sa prise en charge ou non, car bon nombre d'anxieux vivent avec leur mal, considérant que cela fait partie de leur personnalité et de leur condition d'être humain.
Personnaliser la prise en charge
« Comment cela passe en ce moment chez vous ? » Tel est le type de question ouverte qui peut être posé pour ouvrir un espace de parole sur ce que le patient vit en ce moment-là. D'autres questions peuvent aussi être posées, avec le souci d'une attention et d'une présence à l'autre.
Cette écoute participe à la mise en place d'un cadre psychothérapique informel, bien spécifique au médecin généraliste, où peuvent œuvrer des effets de catharsis, de réassurance et de soutien psychologique. La connaissance des patients dans leur cadre de vie, un transfert positif et une confiance réciproque sont également des atouts considérables pour ce type de prise en charge psychothérapique.
Une porte ouverte sur un travail de fond
La psychothérapie de soutien est le plus souvent associée à des traitements médicamenteux qui différeront selon l'entité clinique à laquelle appartient le symptôme anxieux (antidépresseurs, anxiolytiques, phytothérapie…). La relaxation, le travail respiratoire pour réguler l'hyperventilation ou la pratique de sport sont susceptibles de réduire un état global de tensions internes. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ont aussi fait la preuve de leur efficacité, en particulier dans les troubles phobiques. Mais la porte doit rester ouverte à un travail psychothérapique de fond et il appartient au médecin de faciliter alors, le cas échéant, le passage à une psychothérapie chez un correspondant psychothérapeute (voire encadré).
Informer pour rassurer
Qu'il s'agisse de troubles anxieux généralisés (TAG), de troubles phobiques ou autres, il est toujours utile d'informer le patient sur la nature du trouble anxieux dont il souffre, ses mécanismes, ses causes, ses facteurs favorisants et les différents traitements à disposition. Pour les traitements médicamenteux, il faut préciser aussi le délai d'action, ce qu'on peut en attendre et les modalités de prise pour éviter l'escalade des doses. Enfin des lectures concernant les troubles anxieux peuvent être conseillées, si ce n'est pas déjà fait spontanément, pour compléter cette information.
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