Bilan positif pour la collecte des déchets des soins en France

Publié le 05/05/2015

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L’éco-organisme et association DASTRI, en charge de la collecte et du traitement des déchets d’activité de soins à risques infectieux, piquant, coupant ou tranchant (DASRI) produits par les patients en autotraitement (PAT), a dressé son second bilan très « encourageant », selon Laurence Bouret, déléguée générale de l’association, agréée en 2012.

Près de 18 pathologies sont concernées par l’autotraitement, soit 1,4 million de patients en France, dont 80 % de diabétiques. Afin de ne pas exposer le personnel, en charge de la collecte et du tri des déchets ménagers, au risque biologique, « il fallait trouver une solution nationale car il existait un risque de blessure pour la collectivité », explique Antoine Audry, président de l’association. Le premier enjeu de DASTRI est « sanitaire ». L’association, financée par les industriels du médicament et du dispositif médical, a pour mission d’approvisionner gracieusement les PAT en boîtes à aiguilles (BAA) via le réseau officinal, qui compte aujourd’hui 22 000 pharmacies dans l’Hexagone, de les collecter, puis les éliminer une fois qu’elles sont usagées.

Près de 436 tonnes de DASRI collectées

Le bilan des deux ans « est très positif, indique Antoine Audry. 100 % des pharmacies sont approvisionnées, 100 % du territoire français, outre-mer inclus, est couvert par près de 14 000 points de collecte », précise-t-il. Plus de 436 tonnes de déchets autoproduits ont été collectées en 2014. Cependant, des disparités régionales subsistent. En effet, le Poitou-Charentes est un meilleur élève que l’Ile-de-France ou la Corse. Cela s’explique par le fait que « certains territoires avaient pris les devants » en mettant en place des systèmes de collecte de proximité, avant le lancement du dispositif par DASTRI. L’association rencontre également des difficultés à mobiliser tous les acteurs inclus dans le circuit. « En Corse, seuls les patients sont demandeurs, nous n’arrivons pas à mobiliser les autres acteurs », souligne Laurence Bouret.

Pour 2015, le bilan du premier trimestre de la collecte s’élève à de 162 tonnes de DASRI, soit environ 57 % du taux de captation des déchets émis par les PAT, et « notre objectif est d’en avoir 60 % en 2016 », poursuit-elle. L’association envisage de mobiliser un plus grand nombre d’acteurs et d’accentuer les campagnes de sensibilisation d’ici la fin de l’année. Des affiches « Trier nos déchets, c’est gratuit et ça n’a pas prix » seront mis en place dans les transports en communs, et un événement aura lieu à l’automne, lors de la Journée mondiale du diabète, DASTRI étant partenaire de l’Association française des diabétiques. « Le patient doit être informé et inclut dans le circuit de traitement et la parole du médecin compte. C’est le premier contact, c’est un vrai relais complémentaire qui peut diffuser l’information », explique Laurence Bouret.

91 % des médecins considèrent qu’ils ont un rôle à jouer dans la sensibilisation

La dernière enquête effectuée par l’Institut français d’opinion publique (IFOP), auprès de 502 médecins, révèle que 76 % d’entre eux connaissent la filière DASRI, dont 56 % d’endocrinologue. Toutefois, ils ne sont que 43 % à maîtriser les modalités de distribution des BAA et 45 % n’indiquent pas, spontanément, à leur patient où déposer leur DASRI. En revanche, ils sont unanimes sur leur rôle à jouer dans la sensibilisation et l’accompagnement des patients dans la gestion de ces déchets, puisque 91 % ont répondu positivement. Les résultats de cette enquête montrent également que les médecins ont entendu parler de ce dispositif pour la première fois par leur patient, ou lors d’échanges informels avec d’autres médecins. Ils sont 74 % à être favorable à la publication d’un fascicule dédié au sujet, et de flyers en libre-service dans leur salle d’attente pour sensibiliser leur patientèle.

Sophie Martos

Source : lequotidiendumedecin.fr