Un jeune assistant orthopédiste qui exerçait au centre hospitalier de Castres s'est donné la mort, a-t-on appris ce mercredi de l'Intersyndicat national des chefs de clinique assistant des hôpitaux (ISNCCA). « C'était dans le courant de la semaine dernière. Ce n'était pas sur son lieu de travail, on ne connaît pas le contexte », a tenu à préciser le Dr Emanuel Loeb, président du syndicat au « Quotidien ».
Un autre drame qui vient allonger la liste des suicides dans le monde de la santé et des soignants. Il y a à peine dix jours, une jeune gynécologue oncologue exerçant au Centre de lutte contre le cancer Paul Strauss à Strasbourg s'était suicidée dans les locaux de son établissement.
Pour le syndicat, qui réclame un plan d'envergure, la coupe est pleine. « Il n’est plus possible de voir s’égrainer de telles tragédies sans s’assurer que tous les facteurs précipitants n’ont pu être évités. Parmi ceux-ci, on retrouve entre autre la fatigue accumulée, le manque de soutien de la hiérarchie et un encadrement insuffisant », explique le Dr Emanuel Loeb, président de la structure.
L'ISNCCA avait dévoilé en 2017 avec les syndicats d'étudiants (ANEMF) et d'internes (ISNI, ISNAR-IMG) une grande enquête sur la santé mentale des jeunes médecins. Les résultats montraient que cette population était particulièrement vulnérable avec une symptomatologie dépressive avec idéation suicidaire chez près de 25 % des interrogés.
Observatoire lancé mais sans les jeunes chefs
Début avril, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, ont présenté leur feuille de route pour lutter contre la souffrance des étudiants en santé.
Parmi les recommandations, la création d'un observatoire national sur la qualité de vie au travail (QVT) dont l'objectif est de formuler des recommandations. La première réunion s'est tenue le 11 juin, mais sans les chefs de clinique, non conviés. Cette situation reste en travers de la gorge du président du syndicat qui avait demandé la création de cet observatoire il y a un an. « L’ISNCCA, seule structure à représenter les jeunes médecins diplômés hospitaliers, est pourtant quotidiennement aux prises avec les incertitudes de nos jeunes collègues qui pressentent la dégradation de leur outil de travail à l’origine d’une précarisation des débuts de carrière dont on sait qu’elle participe au mal-être mental et psychique globalement éprouvé », résume le Dr Loeb.
Les chefs de clinique et assistants ont demandé à s'entretenir avec la ministre de la Santé.
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