MG France a tourné samedi après-midi une page de son histoire en portant le généraliste Jacques Battistoni à sa tête : sans grande surprise, puisqu'il était le seul candidat à ce poste . C’est le cinquième président de l’histoire du syndicat monocatégoriel de généralistes après Richard Bouton, Pierre Costes, Martial Olivier-Koehret et Claude Leicher.
Avec ce généraliste normand, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’organisation. Question de génération, d’abord. Il est le premier président à n’avoir pas connu la fondation de MG France en 1986, puisqu’il ne devait s’installer que deux ans plus tard en 1988 près de Caen. Alors trentenaire, il sortait d’études de médecine, avec dès le départ la ferme intention de devenir généraliste. Une vocation qu’il explique en partie par des origines familiales qui n’avaient rien à voir avec la médecine. « J’ai fait mes études à Caen. Je n’étais pas issu d’une famille de médecins. J’ai fait médecine par goût des autres. À cause de cela, je n’ai jamais pensé à autre chose qu’à la médecine générale. J’ai découvert ensuite que ce n’était pas la plus considérée des disciplines, » explique-t-il.
La FMC, premier engagement
Bien avec son temps, Jacques Battistoni s’est d’abord installé en solo, à une époque –les années 80 – où, rappelle-t-il, il n’était pas si facile de démarrer une activité de libéral. Il exerce toujours dans ce cabinet à Ifs, même s’il a ensuite pris le virage de la pluridisciplinarité en créant à la fin des années quatre-vingt-dix « Atrium », un pôle de santé rassemblant tous les professionnels de santé de cette petite commune. Une structure dont il est encore vice-président et qui est désormais éligible aux nouveaux modes de rémunération. Mais c’est par la formation que le Dr Battistoni est venu au syndicalisme : « ce fut mon premier engagement au service de la profession », rappelle celui qui a côtoyé alors un autre normand, le Dr Yves Gervais, à MG Form.
Il part à la rencontre des généralistes
Ceux qui le connaissent dépeignent souvent chez ce généraliste un caractère posé. Tant mieux. On lui souhaite de la méthode et du sang froid pour faire face aux difficultés qui s’annoncent. Car l’élection de Jacques Battistoni se fait dans un contexte plus difficile que jamais au plan démographique pour la médecine générale.
Sitôt élu, il a d’ailleurs appelé à se mobiliser sur cet énorme défi auquel la profession va être confrontée. « La crise est juste devant nous. Nous allons devoir faire face à une crise démographique majeure dans certains endroits. Ma première tâche sera de trouver tous les moyens pour y faire face » assure-t-il au « Quotidien ». Et pour bien prendre la mesure des choses, le nouveau président annonce qu’il fera un tour de France de la médecine générale dans les semaines qui viennent pour « se mettre à l’écoute des médecins de terrain. »
Cheville ouvrière dans l'équipe de Claude Leicher
Avec lui, la ligne de MG France ne devrait guère changer pour autant. À peine élu, il s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur, dont il avait rejoint l’équipe dès l’élection de Claude Leicher : cette année-là, en 2009, il entrera à ses côtés au bureau du syndicat, avant de devenir deux ans plus tard son secrétaire général, puis fin 2016 son premier vice-président, une façon de préparer la transition.
L’accession de ce numéro 2 était donc dans la logique des choses. Et l’expérience ne devrait pas non plus lui faire défaut. Il a fait ses classes à MG 14 dont il est devenu président en 2001. Et de cette époque, son ami le Dr Guillaume Henry rapporte cette anecdote : « Un jour en CCPL, j’ai entendu le directeur de la caisse primaire dire de lui qu’il était vraiment un redoutable négociateur. » Par la suite, il a davantage joué dans la cour des grands, participant notamment aux négociations de la convention de 2016 au côté de Claude Leicher.
Dans ces conditions, on ne sera pas surpris par la feuille de route qu’il s’assigne : « On ne va pas changer une ligne d’action politique qui réussit », martèle le nouveau patron de MG qui, comme ses prédécesseurs, s’assigne pour tâche principale de « continuer à travailler pour la reconnaissance de la discipline. »
Une femme comme numéro 2
L'autre événement, outre l'élection d'un nouveau président, c'est la désignation d'une femme pour la première fois comme numéro deux du syndicat : Margot Bayart était déjà l'une des vice-présidents de MG France, elle devient sa première vice-présidente. Alors que la profession se féminise, c'est un signe donné par MG France, qui pourrait, indique un membre du bureau, Jean-Christophe Calmes, se concrétiser dimanche par l'adoption d'une règle de parité à tous les niveaux de responsabilités au sein du syndicat.
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