LE DR PIERRE CLOIX se dit « un peu dépassé par tout ce qui se passe ». « Je suis comme un chien dans un jeu de quilles », confiait-il cette semaine au Quotidien. Cet urologue niçois de bonne foi est en effet responsable d’un pataquès syndical dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), imbroglio qui a abouti à l’invalidation de la liste du BLOC dans cette région clé où ce nouveau syndicat espérait justement faire un très bon score. Un coup dur pour le BLOC qui amenuise singulièrement ses chances dans la course à la représentativité…
Que s’est-il passé ? Ce médecin spécialiste, qui était déjà présent en 2006 sur la liste UCCMSF (Union collégiale des chirurgiens, médecins et spécialistes français), a donné son blanc-seing pour être inscrit sur la nouvelle liste Union collégiale (UC, pole MOST) dans le collège des plateaux techniques lourds. « Je l’ai fait par amitié, comme la dernière fois lorsque j’avais accepté pour dépanner », explique-t-il. Las, ce faisant, ce médecin omet être déjà inscrit sur la liste concurrente du BLOC, nouveau syndicat créé avant les élections (union des obstétriciens du SYNGOF, des chirurgiens de l’UCDF et des anesthésistes AAL).
Nul médecin ne pouvant figurer sur deux listes, la commission d’organisation électorale refuse logiquement d’enregistrer les deux listes litigieuses le 15 juillet. C’est là que l’affaire se complique. Union Collégiale dépose le 19 juillet (date limite) un recours contre cette décision de refus d’enregistrement ; le BLOC dépose de son côté le même recours mais...le 21 juillet seulement, hors délai, donc déclaré irrecevable.
L’affaire est portée devant le tribunal d’instance de Marseille. Le recours du BLOC étant rejeté pour des délais trop tardifs (et donc sa liste invalidée), Union Collégiale devient légalement la seule et unique liste comportant le nom du Dr Croix, liste, elle, bel et bien enregistrée et admise au scrutin dans la région. Là où le bat blesse, c’est que le Dr Cloix qui admet sa « confusion » préférerait figurer sur la liste du BLOC, confirme-t-il au Quotidien… Une liste qui n’existe plus. Un pourvoi en cassation a été formé qui ne suspend pas le processus.
Les deux centrales se sont emparés du contentieux qui a pris un tour national, en raison des enjeux. Dans un communiqué du 20 septembre, le BLOC parle de « scandale en PACA » et de « trucages ». Le Dr Jean Marty, coprésident du BLOC, affirme que son syndicat « s’est fait couper le jarret à partir d’une falsification ». Dans le camp d’en face, le Dr Meyer Sabbah, président d’Union Collégiale, affiche sa sérénité et estime que la justice a tranché. « Ils sont déçus et mauvais perdants, tout cela est minable ». Il se réserve le droit de porter plainte contre le BLOC pour préjudice. Le Dr Cloix est sans doute le plus ennuyé. « Je ne suis pas là pour créer des polémiques ».
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