Les résidents des établissements d’hébergement pour personnes âgées sont de plus en plus âgés et de plus en plus dépendants, observe une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), parue la semaine dernière. À la fin de l'année 2019, ils représentaient 10 % des personnes de 75 ans ou plus, et un peu moins d’un tiers des 90 ans ou plus. Au total, 730 000 d’entre eux résidaient dans ces établissements fin 2019, dont 80 % en Ehpad, un chiffre en hausse dans un contexte où le nombre de places s’est légèrement accru en l'espace de quatre ans.
Tous types établissements et d’accueil confondus, la population des résidents a globalement vieilli entre 2015 et 2019. Fin 2019, leur âge moyen était de 86 ans et 1mois (contre 85 ans et 9 mois en 2015), tandis que la moitié d’entre eux avaient plus de 88 ans, soit 7 mois de plus qu’en 2015. La proportion de personnes âgées de 90 ans ou plus est aussi passée de 35 % à 38 % en l’espace de quatre ans, principalement en raison de l’allongement de l’espérance de vie. Mais « l’accroissement du nombre de personnes âgées en établissement est moins important que celui observé dans la population générale », précise la Drees.
Hausse du niveau de dépendance
L’étude montre également que le niveau moyen de dépendance des résidents s’est accru entre 2011 et 2019. 81 % d’entre eux étaient en perte d’autonomie en 2011 (catégories GIR 1 à GIR 4), contre 83 % en 2015 et 85 % en 2019. Toutefois, la part des personnes les plus dépendantes (GIR 1) diminue légèrement, passant de 16 à 15 % entre 2015 et 2019. Cette baisse est particulièrement notable en unités de soins de longue durée (USLD), où 34 % des personnes étaient alitées et souffraient d’une grave altération de leurs fonctions mentales en 2019, contre 40 % en 2015. À l’inverse, le niveau de dépendance des résidents augmente dans les Ehpad, où plus de la moitié des résidents y sont très dépendants (GIR 1 ou 2).
On retrouve cette hausse de la dépendance dans les actes essentiels de la vie quotidienne, puisque les résidents présentaient davantage d’incapacités. Hors résidences autonomie, 98 % des personnes en perte d’autonomie avaient besoin d’aide pour réaliser leur toilette, 93 % pour s’habiller et 77 % pour s’alimenter. Par ailleurs, on relevait des problèmes de cohérence et d’orientation chez respectivement 87 % et 84 % d’entre eux.
261 000 résidents atteints d’une maladie neurodégénérative
La Drees précise également que la progression de la dépendance au fil du temps concerne tous les âges : 43 % des personnes âgées de moins de 70 ans vivant en Ehpad étaient très dépendantes (GIR 1 et 2) fin 2019, contre 56 % des personnes de 90 ans ou plus. À noter que les plus jeunes de ces résidents étaient nettement moins nombreux à souffrir de troubles moteurs, mais plus souvent touchés par des problèmes de cohérence, de transferts (s’asseoir et se lever seuls) ou de déplacements à l’intérieur de l’établissement. Quant aux personnes dépendantes de moins de 70 ans, 93 % d’entre elles avaient des troubles de cohérence, contre 86 % pour ceux de 80 ans ou plus.
Enfin, plus d’un tiers des résidents (261 000 au total) souffraient de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée en 2019, contre 40 % chez les personnes résidant en Ehpad. Toutes catégories d’hébergement comprises, 53 % d’entre eux étaient accueillis dans des unités dédiées, contre 40 % en 2015. Quant aux résidents des Ehpad, seuls 14 % de ces derniers étaient accueillis dans une unité spécifique (contre 11 % en 2015), et 5 % dans services dédiés aux personnes souffrant de troubles du comportement : pôle d’activités et de soins adaptés (Pasa), unité d’hébergement renforcé (UHR).
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