Ils sont frères et sœurs et destinés, potentiellement, à jouer demain un rôle clé aux côtés des personnels hospitaliers. Miroki, conçu en 2022 est l’aîné de ces deux robots humanoïdes. Sa benjamine Miroka a quant à elle, vu le jour durant l’été. Tous deux sont le fruit des travaux de la start-up française Enchanted Tools et se familiarisent depuis quelque mois avec les patients, le personnel soignant et les murs de l’hôpital Broca à Paris, dans le cadre d’un partenariat avec cet établissement de l’AP-HP.
L’objectif de ces robots de « logistique sociale » dotés d’intelligence artificielle ? Décharger les personnels hospitaliers des tâches pour lesquels « l’humain n’a pas de valeur ajoutée », comme la distribution de plateaux-repas. Une initiative saluée et même soutenue par le ministre de la Santé et de la Prévention sur le réseau social X (anciennement twitter), se réjouissant du dynamisme de la French Tech. Quelque 500 robots de ce type – à 30 000 euros pièce – sont prévus pour équiper hôpitaux, Ehpad et cantines d’ici à 2025.
#France2030 | Faites la rencontre de Miroka et Miroki ! 🤖
— Ministère de la Santé et de la Prévention (@Sante_Gouv) September 23, 2023
Ces robots humanoïdes, développés par @EnchantedTools, sont une véritable révolution.
👉 Placés en milieu hospitalier, leur principale mission est d’aider les soignants dans leur quotidien. pic.twitter.com/19rSNKtpxz
« Nous sommes chez les fous ! »
Il n’en a pas fallu davantage pour faire bondir le Dr Jérôme Marty. Dans une tribune postée sur le site du syndicat, le chef de file de l’UFML-S dénonce la communication du ministère de la Santé qui fait ainsi la promotion d’une entreprise dont le projet est de remplacer les humains par des robots… Et ce, « alors que précisément l’humain se doit d’être au centre de toutes les composantes du soin, en particulier chez les personnes âgées, alors que le portage des repas fait partie intégrante de la chaîne du soin », développe le généraliste de Fronton.
Arguments médicaux à l’appui. « Combien de fois les agents des services hospitaliers ont signalé un problème découvert lors de l’acte, par exemple une patiente mal installée ou dont la perfusion est enlevée », poursuit-il. « Nous sommes chez les fous ! », lâche le Dr Marty qui appelle le gouvernement et le ministère de la Santé à financer, en premier lieu, « les mains qui soignent et non des entreprises qui se développent sur la crise ».
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