Un an après avoir quitté la présidence du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (Snphare), la Dr Anne Geffroy-Wernet en reprend les rênes. Âgée de 51 ans, l’anesthésiste-réanimatrice du CH de Perpignan succède au Dr Éric Le Bihan qui avait lui-même remplacé en septembre la Dr Emmanuelle Durand, présidente du syndicat depuis janvier 2022.
Le retour de la Dr Geffroy-Wernet à la tête du Snphare coïncide avec le projet de réforme des retraites du gouvernement. C’est d’ailleurs la « priorité du moment » de la médecin qui ne « soutiendra par la réforme en l’état ». À la suite de la suppression des trois premiers échelons de la grille des PH, les praticiens nommés avant octobre 2020 « n’arriveront jamais à la fin de leur carrière en termes d’échelons », déplore l’anesthésiste.
Le Snphare ajoute que certaines générations vont « devoir réaliser un à trois trimestres de plus que prévu », dans un contexte où « beaucoup vont déjà devoir travailler jusqu'à 67 ans, bien au-delà de l'âge légal de 64 ans proposé dans la réforme ».
La pénibilité, chantier prioritaire
Toujours dans le cadre de la réforme des retraites, la présidente du syndicat aimerait que la pénibilité soit prise en compte. « La permanence des soins doit être reconnue comme une pénibilité. Le projet de loi sur les retraites ne rentre toujours pas dans le sujet, si ce n’est pas la petite porte, avec, par exemple, le travail alternant », dénonce la Dr Geffroy-Wernet.
Enfin pour les hospitalo-universitaires (HU), les praticiens à temps partiel ou les praticiens associés, seule une partie des émoluments est intégrée au calcul de la retraite. « Seuls les PH à temps plein cotisent sur 100 % de l'assiette de leurs émoluments », précise la présidente du Snphare qui demande que l’intégralité des rémunérations des praticiens soit prise en compte pour tous. Et ceci « de manière rétroactive pour l’ensemble des praticiens concernés à un moment de leur carrière ».
PDS, gouvernance et temps de travail
Au-delà de la réforme des retraites, l’anesthésiste-réanimatrive aimerait surtout avancer sur les chantiers de la permanence des soins, de la gouvernance et du décompte du temps de travail. Sur ce dernier point, elle estime que « la garde est mal comptée». Selon elle, les praticiens « se font voler une demi-journée de travail à chaque garde ».
D’autre part, comme le Dr Jean-François Cibien, président de l’intersyndicale Action praticiens hôpital (APH), la Dr Geffroy-Wernet rappelle que le temps de travail accompli au-delà de la borne légale maximale de 48 heures n’est pas rémunéré.
Sur la gouvernance, le Ségur n’est pas allé assez loin, pour la présidente du Snphare. Si les nouveaux textes ont donné plus de prérogatives au président de CME, « la CME n’est toujours pas décisionnaire, elle a juste un avis consultatif », regrette la Dr Geffroy-Wernet. Celle-ci milite pour que « les responsables d’unités fonctionnelles, de service ou de pôles ne soient pas désignés par le directeur sur proposition du PCME, mais par le vote des agents titulaires du service ».
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