Tout récemment (le 5 avril 2019) a été inauguré le nouveau pavillon H de l’hôpital Edouard Herriot (HEH) de Lyon qui apporte les modalités les plus avancées de prise en charge des malades en chirurgie, réanimation, imagerie interventionnelle, etc. Cet hôpital est le navire amiral du 2e CHU de France. La mise en fonctionnement il y a 6 mois de cet équipement remarquable, parfaitement adapté au XXIe siècle, s’est très bien déroulée. Ce n’est que la première étape de la rénovation complète d’HEH, vaisseau amiral du deuxième CHU de France.
C’est l’occasion de rappeler les efforts tenaces, déployés pendant 30 ans et qui ont été nécessaires pour aboutir à cette réalisation. Tout début des années 90 il y eut un projet de délocalisation de HEH, sous la forme d’un hôpital beaucoup plus petit en dehors de Lyon. La mobilisation des professionnels de santé et de leurs représentants, des usagers de l’hôpital et des administratifs a été immédiate pour s’opposer à un projet qui ne tenait pas compte des acquis de HEH, de sa localisation favorable avec une très bonne desserte par les transports en commun, de l’interaction formidable avec la faculté de médecine contiguë, etc.
Le 29 mai 1992 se crée une association « Sauvetage et Promotion des Hospices Civils de Lyon » présidée par le Pr Jean-Louis Touraine et dans laquelle se retrouvent nombre de soignants, de médecins, d’administratifs et d’élus inquiétés par la perspective d’une disparition d’HEH. Une pétition recueille de très nombreuses signatures. Il est rappelé que dans les années 30, le complexe formé par HEH et la Faculté de médecine Rockefeller représente le premier CHU de France, bien avant leur création officielle par les ordonnances de décembre 1958. D’ailleurs, c’est bien cet hôpital qui assure en première place la réputation et le rayonnement des HCL en France et à l’étranger.
Blanc résiste, Barre se laisse convaincre
S'ensuit la publication du petit fascicule « Livre blanc sur Plan Noir » (Jean-Louis Touraine et Pierre Savignat), destiné à proposer un autre projet pour les HCL et notamment pour HEH. Le Maire de Lyon Michel Noir et le Directeur Général des Hospices Civils de Lyon (HCL) Claude Baptiste convoquent à la Mairie de Lyon Jean-Louis Touraine et tentent, avec une très grande fermeté, de le dissuader de s’exprimer sur ce sujet.
Mais la contestation s’amplifie et, en 1995, Raymond Barre, alors Maire de Lyon, se laisse convaincre, abroge le projet de délocalisation et lance la procédure de rénovation de HEH sur son site.
Pendant 15 ans, on assiste à une succession de projets de rénovation de HEH conjuguant les impératifs de la médecine moderne et ceux du respect de l’œuvre de Tony Garnier, architecte ayant construit HEH. Ces projets sont repoussés les uns après les autres car jugés trop onéreux.
Un projet réaliste
En 2012-2013, le Directeur Général de l’ARS Rhône-Alpes propose à nouveau la délocalisation de HEH, sous la forme d’un plus petit hôpital à Bron, mais heureusement, après deux ans de tergiversations, cette idée est définitivement abandonnée. Un projet réaliste de rénovation de HEH en plusieurs phases, échelonnées dans le temps, est mis à l’étude. Enfin est approuvé le projet de la démolition/reconstruction du pavillon H, ainsi que celui de recomposition de l’imagerie médicale et des urgences hospitalières. La réhabilitation des autres pavillons est prévue dans une deuxième phase.
Un architecte est choisi par concours et la construction se développe, pour un résultat unanimement salué comme très positif (financement par HCL et État auquel s’ajoutent 20 millions d’euros de la Ville de Lyon et 20 millions d’euros de la Métropole).
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