Alors que l’épidémie rebondit fortement en Italie, conduisant à un durcissement des mesures sanitaires, la communauté médicale et scientifique tire la sonnette d’alarme. « Le nombre de cas augmente de jour en jour et à ce rythme, les hôpitaux seront bientôt saturés », avertit la fondation scientifique indépendante Gimbe, spécialisée dans la recherche sur la santé.
Les derniers chiffres publiés par le ministère de la Santé justifient cette inquiétude avec plus de 900 000 cas enregistrés cumulés et plus de 41 000 patients décédés du Covid-19. Avec l’intensification des tests de dépistage, on relève près de 40 000 nouveaux cas ces dernières 24h. Surtout, la pression sur les capacités hospitalières s'est accrue avec près de 2 300 patients en réanimation la semaine dernière. Au risque de saturation s’ajoute le nombre très insuffisant de soignants, ont souligné les syndicats de médecins et de cadres hospitaliers (Anaao-Assomed), l’association des anesthésistes-réanimateurs hospitaliers italiens (Aaroi-Emac) ou la fédération des infirmières (FNOPI).
Manque de personnel en réa
Pour compenser le manque de personnel spécialisé notamment en anesthésie-réanimation, en médecine polyvalente et soins paramédicaux, les régions et les agences sanitaires locales ont enrôlé des orthopédistes, plasticiens, urologues, ophtalmologues et même des dentistes pour prêter main-forte à leurs confrères !
Ces spécialistes ont déjà été déployés dans des unités hospitalières COVID. Ils sont sollicités aussi pour des gardes de nuit et les jours fériés. Dans ce contexte, plusieurs syndicats ont demandé aux autorités régionales de mettre un terme à cette pratique de « bouche-trou dangereuse pour les médecins et les patients et qui ne règle pas le problème posé par le manque de soignants ».
Une autre mesure a été adoptée dans certaines régions pour compenser le manque d’effectifs avec le déploiement de 453 médecins et 868 infirmiers militaires expédiés dans les « tranchées hospitalières » et les centres de dépistage implantés sur tout le territoire. « Encore un autre tour de passe-passe qui ne règle pas le problème du manque cruel de main-d’œuvre médicale spécialisée », se désole le Dr Carlo Palermo, secrétaire d’Anaao-Assomed.
Les jeunes en renfort ?
Le Syndicat des anesthésistes-réanimateurs réclame le recrutement d'au moins 4 000 personnels formés à la réa et a suggéré au gouvernement et aux régions de recruter des chirurgiens en cours de spécialisation.
Anaao-Assomed souhaite de son côté l’enrôlement immédiat de jeunes médecins diplômés pour leur confier les opérations de traçage des contacts COVID et le suivi médical à domicile des patients non hospitalisés mais placés en quarantaine.
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