Une cinquantaine de personnes ont répondu à l'appel à manifester de la CGT ce mardi 26 mai devant l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP). C'est le premier « mardi de la colère », série de mobilisations initiée par la centrale syndicale pour « maintenir la pression » sur le gouvernement alors que l'épidémie de Covid-19 marque le pas. Des actions similaires ont été observées à Lyon, Boulogne-sur-Mer ou encore Grasse.
Devant le grand hôpital de l'est parisien, blouses blanches, Gilets jaunes et citoyens sont venus « déconfiner leur colère ». Au lendemain du coup d'envoi donné par le gouvernement du Ségur de la santé, plusieurs responsables de la centrale syndicale, invitée à la table de la concertation, n'ont pas mâché leurs mots à l'égard de cette grande discussion avec plus de 300 acteurs qui doit se tenir jusqu'au début du mois de juillet.
« Hier, nous avons vu un grand show », a fulminé le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF-CGT). Le praticien de l'hôpital Avicenne réclame de « vraies négociations » avec les syndicats représentatifs sur les rémunérations. Pour lui, il est vain d'engager une discussion avec 300 interlocuteurs différents.
Qui plus est, la nomination de Nicole Notat, ancienne secrétaire de la CFDT, pour piloter les concertations a du mal à passer. « Elle a une connotation politique qui pose problème et aucune légitimité », gronde l'urgentiste.
« Le Ségur de la santé c'est une opération de com' », a abondé Rose-May Rousseau, secrétaire générale de l’USAP-CGT à l'AP-HP, qui déplore en outre l'absence d'annonce chiffrée sur les salaires et les embauches.
Les deux syndicalistes demandent une revalorisation pour tous les professionnels de l'hôpital (pas seulement les soignants) et la fin des fermetures de lits. Pour l'AP-HP, ils appellent à la réouverture intégrale de l'Hôtel-Dieu et du Val-de-Grâce.
Le syndicat veut maintenir la pression tant que ne seront pas annoncées des « mesures concrètes » pour l'hôpital. Une nouvelle mobilisation est prévue dès jeudi 28 mai à 10 heures devant le siège de l'AP-HP au moment où s'y tiendra un comité technique d'établissement (CTE) extraordinaire.
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