ENTRE HÔPITAL public et cliniques privées rachetées par les fonds de pension, apparaît une troisième voie… celle d’établissements de santé indépendants, dont les médecins restent les actionnaires principaux. Quatre cliniques de Toulouse et de sa région viennent de créer Clinavenir. Cette société filiale va permettre de développer des projets communs en termes de stratégie d’établissements. « Ni fusion, ni regroupement capitalistique, Clinavenir fonctionnera dans une logique ultra-démocratique », explique Dominique Pon, directeur de la clinique Pasteur de Toulouse, spécialisée en cardiologie et cancérologie. Les trois autres établissements membres interviennent aussi sur des spécialités très marquées. Il s’agit des cliniques Médipôle Garonne (chirurgie orthopédique), Saint-Exupéry (néphrologie) et Monié (gériatrie, soins de suite). À eux quatre, ces établissements assurent plus de 110 000 actes annuels, disposent de 854 lits et cumulent un chiffre d’affaires de 136 millions d’euros par an. La clinique Pasteur, déjà membre du club des 15, qui regroupe d’importantes cliniques indépendantes sur le territoire, est à l’origine du projet. « Les cliniques du groupe Oc santé à Montpellier, le groupe Bordeaux Nord et la clinique Saint-Gatien de Tours, fonctionnent déjà sur ce mode de regroupement et elles ont démontré ainsi leurs capacités à résister aux assauts des financiers », explique le Dr Franc Berthoumieu, PDG de la clinique Pasteur et qui assurera la première présidence de Clinavenir.
En Midi-Pyrénées, en quelques années, plusieurs cliniques ont été rachetées : la clinique Ambroise-Paré appartient au groupe Médi Partenaires, les cliniques de Beaupuy, des Cèdres, Saint-Jean du Languedoc et la polyclinique du Parc sont dans le giron du groupe Capio, la nouvelle clinique de l’Union aurait été approchée récemment… « Il reste à ce jour une vingtaine de cliniques indépendantes dans la région, susceptibles de nous rejoindre, mais nous resterons absolument discrets sur les discussions en cours », indique Henri Gemar, directeur de Médipôle Garonne. Au sein de Clinavenir, les établissements ont déjà établi des commissions de travail qui devraient leur permettre de mutualiser des moyens en matière de ressources humaines, qualités, achats, de mettre en place des filières de soins et des réseaux mais aussi de partager des programmes de soins thérapeutiques. Bien accueilli par l’ARS et le CHU, ce projet devrait permettre de développer des programmes de recherche mixtes public-privé.
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